Israël-Hamas : ce qu'il faut retenir au 39e jour du conflit

L'armée israélienne a annoncé lundi la mort de deux nouveaux soldats dans les combats dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne a annoncé lundi la mort de deux nouveaux soldats dans les combats dans la bande de Gaza. © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP / Crédit photo : FADEL SENNA / AFP , modifié à
Au 39e jour du conflit entre Israël et le Hamas, Joe Biden a appelé Israël à la retenue alors que des combats ont toujours lieu autour du principal hôpital de Gaza, al-Shifa. L'armée israélienne a confirmé l'identité d'une soldate otage du Hamas à Gaza.

Depuis l'attaque sanglante perpétrée par les terroristes du Hamas le 7 octobre, qui a fait 1.200 morts en Israël, en majorité des civils selon les autorités israéliennes, Tsahal bombarde sans répit la bande de Gaza et ses chars resserrent désormais leur étau sur la ville de Gaza, notamment autour des hôpitaux, utilisés selon Israël, comme des bases logistiques et militaires par le Hamas.

Les principales informations : 

  • Sébastien Lecornu, ministre des Armées, se rend dès ce mardi au Proche et au Moyen-Orient
  • Tsahal dit contrôler des institutions du Hamas à Gaza, dont le Parlement
  • Joe Biden appelle Israël à la retenue alors que des combats ont toujours lieu autour du principal hôtel de Gaza
  • L'armée israélienne a confirmé mardi l'identité d'une soldate otage du Hamas
  • Le Hamas accuse Israël de "tergiverser" dans les discussions, via une médiation du Qatar, portant sur la possible libération de dizaines d'otages contre une trêve
  • Des membres de familles d'otages ont prévu une marche mardi de Tel-Aviv au bureau du Premier ministre à Jérusalem afin de faire pression sur Benjamin Netanyahu pour favoriser leur libération
  • Environ 10.000 Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s'entasseraient sur le site de l'hôpital al-Chifa d'après l'ONU
  • Le gouvernement du Hamas a annoncé mardi que 11.320 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre

Le gouvernement du Hamas annonce un nouveau bilan de 11.320 morts

Le gouvernement du Hamas a annoncé mardi que 11.320 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. Parmi les morts recensés à ce jour figurent 4.650 enfants et 3.145 femmes, a détaillé le gouvernement du Hamas palestinien. En outre, 29.200 personnes ont été blessées. Le ministère de la Santé du Hamas assure de son côté que des dizaines de corps jonchent les rues du nord de la bande de Gaza et qu'il est impossible de les recenser car l'armée israélienne vise les ambulances et les soignants tentant de les approcher.

Israël affirme que la Croix-Rouge n'a pas rencontré les otages du Hamas

La Croix-Rouge n'a pas rencontré les personnes prises en otage lors de l'attaque du Hamas en Israël, a affirmé ce mardi le ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, après une rencontre avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge à Genève. "Je suis avec le ministre de la Santé et des familles, nous avons eu une réunion avec la présidente du CICR. Jusqu'à aujourd'hui, personne n'a rencontré les otages. Nous n'avons aucune preuve de vie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. 

"Nous avons fait entrer de la nourriture, de l'eau et des médicaments à Gaza. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun de nos otages n'a rencontré la Croix-Rouge", a-t-il ajouté. L'armée israélienne estime que quelque 240 personnes ont été prises en otage dans la bande de Gaza au cours de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien.

L'armée israélienne dit contrôler des institutions du Hamas à Gaza dont le Parlement

L'armée israélienne a déclaré ce mardi qu'elle contrôlait des institutions du Hamas à Gaza, dont le Parlement. L'armée israélienne affirme avoir pris le contrôle du "Parlement du Hamas, du QG du gouvernement, les siège de la police du Hamas et une faculté d'ingénierie qui servait à la production et au développement d'armes".

Sur les réseaux sociaux, des images montrent des soldats israéliens déployant le drapeau bleu et blanc d'Israël sur l'estrade du chef du Parlement ainsi que des soldats posant devant un mur où est inscrit au-dessus d'un insigne "Siège de la police militaire".

Les affrontements se concentrent autour d'al-Shifa

Selon l'ONU, environ 10.000 Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s'entasseraient sur le site de l'hôpital, voire davantage selon des responsables locaux. "La situation est très grave, c'est inhumain", a alerté Médecins sans frontières (MSF) sur X (ex-Twitter). Dans ce contexte, "j'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital" al-Shifa, a déclaré, à la Maison Blanche, le président américain dont le pays est un allié clé d'Israël dans son offensive contre le Hamas. Et d'ajouter: "l'hôpital doit être protégé".

Depuis des jours, les affrontements entre les membres du Hamas et soldats israéliens se concentrent autour d'al-Shifa, l'armée israélienne accusant le Hamas d'avoir installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital et d'utiliser les malades et les déplacés comme "boucliers humains". "L'idée est d'essayer d'évacuer des gens, d'en évacuer le plus possible" hors du site de l'hôpital, a indiqué dans la nuit de lundi à mardi un porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner. 

"Nous n'avons ni électricité, ni nourriture, ni eau dans l'hôpital", a raconté un médecin membre de MSF. "Des gens vont mourir dans quelques heures sans respirateurs artificiels qui fonctionnent", a-t-il ajouté, l'armée faisant état de son côté "d'efforts" pour transférer des incubateurs d'un hôpital israélien à al-Shifa. Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.

Huit Palestiniens morts en Cisjordanie occupée

Huit Palestiniens ont été tués lors d'affrontements avec les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, dont sept dans la seule ville de Tulkarem, a indiqué mardi le ministère palestinien de la Santé.

Sept Palestiniens, des hommes âgés de 21 à 33 ans, ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, précise le ministère. Des témoins dans le camp de réfugiés de Tulkarem ont fait état de violents affrontements et d'un imposant déploiement des forces israéliennes afin d'arrêter des jeunes. 

L'armée israélienne a confirmé à l'AFP une opération "antiterroriste" dans ce secteur de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 56 ans par Israël. Elle a dit avoir trouvé des "engins explosifs posés sur les routes", avoir "interrogé et appréhendé des suspects recherchés", et qu'"au cours d'échanges de tirs avec des assaillants armés, un certain nombre d'entre eux ont été tués".

Décès d'une soldate israélienne otage du Hamas

L'armée israélienne a annoncé mardi la mort de Noa Marciano, une soldate de 19 ans otage du Hamas à Gaza, au lendemain de la diffusion par le Hamas d'une photo la présentant comme "tuée par un bombardement" israélien.

"Le caporal Noa Marciano de la ville de Modiin (...) est déclarée décédée par l'armée. Elle avait été enlevée par l'organisation terroriste Hamas", a indiqué l'armée dans un communiqué, ajoutant avoir informé la famille de la jeune femme.

Sébastien Lecornu se rend en Egypte, dans le Golfe puis Israël 

À la demande du Président de la République, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, se rend dès mardi au Proche et au Moyen-Orient pour échanger sur la situation à Gaza et sur la sécurité régionale, dans le prolongement des nombreux contacts entretenus depuis le 7 octobre. 

Ce déplacement débutera en Égypte et se poursuivra dans le Golfe. Il s’achèvera vendredi en Israël, premier déplacement d’un ministre français des Armées depuis 2000.

Joe Biden appelle Israël à la retenue

Des tanks israéliens sont massés mardi aux portes du principal hôpital de Gaza, considéré comme un repaire stratégique du Hamas, Joe Biden appelant toutefois Israël à la retenue pour protéger les milliers de personnes coincées sur place. En parallèle de ces tensions autour de l'hôpital al-Shifa de Gaza, l'armée israélienne a confirmé mardi l'identité d'une soldate otage du Hamas, après la publication par le Hamas d'une vidéo montrant la jeune femme en captivité.

"Nous sommes de tout cœur avec la famille Marciano, dont la fille, Noa, a été brutalement enlevée par l'organisation terroriste du Hamas", a indiqué l'armée qui confirme ainsi pour la première fois l'identité d'une des quelque 240 personnes prises en otages et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

La diffusion de cette vidéo intervient à l'heure où le Hamas accuse Israël de "tergiverser" dans les discussions, via une médiation du Qatar, portant sur la possible libération de dizaines d'otages contre une trêve. Israël "a réclamé la libération de 100 (otages), nous avons informé la médiation que nous pouvions libérer les otages si nous obtenions cinq jours de trêve -c'est-à-dire un cessez-le-feu et le passage de l'aide vers tous les gens de notre peuple partout dans la bande de Gaza- mais l'ennemi tergiverse", a déclaré le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait évoqué l'éventualité d'un accord pour libérer des otages, une condition selon lui à tout cessez-le-feu. Des membres de familles d'otages ont prévu une marche mardi de Tel-Aviv au bureau du Premier ministre à Jérusalem afin de faire pression sur Benjamin Netanyahu pour favoriser leur libération.

46 soldats israéliens tués depuis le début du conflit 

L'armée israélienne a annoncé lundi la mort de deux nouveaux soldats dans les combats dans la bande de Gaza, portant à 46 le total de ses militaires tués dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec le Hamas qui le dirige.

Le 7 octobre, le Hamas a mené une attaque sanglante en Israël, tuant environ 1.200 personnes, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Depuis, Israël frappe sans répit Gaza depuis les airs, la mer et le sol et plus de 11.000 personnes ont été tuées selon le gouvernement du Hamas. Le 27 octobre, les chars israéliens sont entrés dans Gaza dans le but "d'anéantir" le Hamas.

L'armée israélienne continue ses raids contre des infrastructures terroristes

Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir sur place.

Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence sans précédent depuis la création d'Israël en 1948. Au début du 39e jour de la guerre, les bombardements israéliens sur Gaza ont tué au total 11.240 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.630 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a annoncé qu'elle "continuait à mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au cœur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées". 

Le Hamas a "perdu le contrôle à Gaza"

Le Hamas a "perdu le contrôle à Gaza" et ses terroristes "fuient vers le sud" du territoire, a affirmé lundi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Selon l'ONU, en environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre.

La tension monte entre Israël et le Liban

Dans la nuit de lundi à mardi, de nouveaux échanges de tirs ont opposé l'armée israélienne et des groupes armés au Liban, dont le puissant Hezbollah pro-iranien, qui soutient le Hamas. "A la suite de tirs depuis le Liban vers Israël lundi soir, des jets de combats de l'armée israélienne ont frappé des infrastructures" du Hezbollah au Liban, incluant des "centres de commande", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué. 

Un journaliste d'Al-Jazeera a été légèrement blessé par des tirs israéliens, selon la chaîne qatarie et un responsable local, alors qu'il couvrait avec d'autres correspondants de presse les bombardements dans le sud du Liban. Selon une source hospitalière, cinq Palestiniens âgés dans la vingtaine ont été tués lors d'affrontements nocturnes avec les forces israéliennes dans le secteur de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, territoire palestinien qui a vu une recrudescence des violences en marge de la guerre entre Israël et le Hamas dans et autour de Gaza. 

À Gaza, l'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU tandis que plus de 550 ressortissants étrangers et binationaux ont pu quitter Gaza lundi, selon les services palestiniens.