Iran : l'Union Européenne juge «inacceptable» la répression des manifestations

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Josep Borrell s'est exprimé au nom de l'UE pour condamner la réponse de l'Iran aux manifestations. (Archives) © Ed JONES / AFP
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avec AFP
De nombreux manifestations éclatent depuis plus d'une semaine en Iran, parfois violentes et mortelles. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a condamné l'usage disproportionné de la force de Téhéran face aux manifestants. Il pointe du doigt un acte "injustifiable et inacceptable".

L'Union européenne a jugé dimanche "injustifiable et inacceptable" l'usage "généralisé et disproportionné de la force" contre les manifestants en Iran, après neuf jours de protestations contre la mort d'une jeune femme détenue par la police des mœurs, qui ont fait 41 morts. Dans une déclaration au nom de l'UE, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell condamne aussi "la décision des autorités iraniennes de restreindre drastiquement l'accès à internet et de bloquer les plateformes de messagerie instantanée", qui "constitue une violation flagrante de la liberté d'expression".

Une condamnation ferme de la réponse iranienne

"L'Union européenne continuera à examiner toutes les options à sa disposition, avant le prochain Conseil (des ministres des) Affaires étrangères, face à la mort de Mahsa Amini et à la façon dont les forces de sécurité iraniennes ont répondu aux manifestations qui ont suivi", a averti Josep Borrell, sans plus de précision. Les manifestations ont commencé le 16 septembre, le jour du décès de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port inapproprié de vêtements" dans la République islamique où le code vestimentaire pour les femmes est strict.

"Nous attendons de l'Iran qu'il cesse immédiatement la répression violente des manifestations et permette l'accès à internet, ainsi que la libre circulation des informations", ajoute le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères. Il a aussi appelé Téhéran à "clarifier le nombre de morts et de personnes arrêtées, à libérer tous les manifestants non-violents". "La mort de Mahsa Amini doit faire l'objet d'une enquête en bonne et due forme, et tout responsable avéré de sa mort doit rendre des comptes", poursuit-il, prenant "note à cet égard de la déclaration du président iranien" Ebrahim Raïssi.

Selon le bilan officiel iranien non détaillé incluant manifestants et forces de l'ordre, 41 personnes ont été tuées en neuf jours de protestations. Mais le bilan pourrait être plus lourd, l'ONG Iran Human Rights basée à Oslo faisant état d'au moins 54 manifestants tués.