Armes, drogues, prostitution… Plongée dans le «trésor de guerre» des gardiens de la révolution islamique

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Julien Moreau
Les gardiens de la révolution islamique et les Mollahs s'inquiètent face aux suites possibles de la révolte qui a commencé le 16 septembre et ils commencent à exfiltrer leur richesse. Emmanuel Razavi, grand reporter, invité d’"Europe Matin" jeudi, raconte comment ce bras armé de la République islamique d’Iran a réussi à amasser un trésor de guerre depuis 1979.

Un butin d'argent sale amassé depuis plus de quatre décennies, que le régime essaye de déplacer discrètement. Depuis la mort, le 16 septembre dernier, de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs, le mouvement de contestation contre le régime ne faiblit pas malgré la violence des répressions. Le grand reporter franco-iranien, Emmanuel Razavi, a rapporté, dans une enquête publiée sur Paris Match, ce jeudi 2 février, comment les Mollahs et les gardiens de la révolution ont commencé à mettre à l'abri les trésors qu’ils ont accumulés depuis la chute du shah, en 1979. 

Armes, drogues et prostitution

"Il faut savoir que le corps des gardiens de la révolution, qui est le bras armé de la République islamique d'Iran depuis 44 ans, a amassé un véritable trésor de guerre qui s'est constitué en fait sur le trafic d'armes, le trafic d'or, de lingots d'or. Ce sont les milliards qui sont issus des activités criminelles qui sont blanchis, placés sur des comptes à l'étranger", raconte-t-il au micro d’Europe 1 jeudi. Selon ses informations, les gardiens de la révolution ont aussi amassé beaucoup d’argent grâce au trafic de stupéfiants et à la prostitution. "Les gardiens de la révolution ont passé des accords avec les mafias colombiennes ou mexicaines. Ils ont agi comme des marchands de drogue." Pour lui, ce régime a clairement été organisé comme une mafia.

"'Narcos' chez les Mollahs"

Si personne ne connaît le véritable montant de la fortune des Mollahs et des gardiens de la révolution, Emmanuel Razavi estime qu'il pourrait s’élever à 100 milliards de dollars. "On a l’impression de se retrouver dans un épisode de la série Narcos chez les Mollahs. Il faut rappeler que les gardiens de la révolution ont leurs propres forces spéciales, leur marine, leur propre aviation, mais ils contrôlent aussi plus de 60% de l'économie iranienne, sans oublier les frontières et les douanes... Ils sont à la fois le gendarme et le voleur. Ils font exactement ce qu'ils veulent avec l'argent qu'ils amassent, ils font ce qu'ils veulent avec les trafics qu'ils pratiquent."

Reste que la vague de contestation populaire qui secoue l'Iran semble faire trembler la "mafia" des Mollahs, comme en témoigne les 10 milliards de dollars du "trésor de guerre" qui auraient déjà quitté le pays ces derniers mois.