Incendies près d'Athènes : le bilan monte à 74 morts

Le bilan des incendies en Grèce s'est alourdi à 60 morts.
Le bilan des incendies en Grèce s'est alourdi à 60 morts. © AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Les violents incendies qui ravagent les alentours d'Athènes s'avèrent parmi les plus meurtriers en Europe depuis le début du siècle. 

Au sud de l'Europe, les violents incendies qui ont ravagé lundi les alentours d'Athènes ont fait au moins 74 morts. a annoncé mardi la porte-parole des pompiers, Stavroula Maliri, révisant à la hausse un précédent bilan de 60 morts. Ce bilan n'est pas définitif, une centaine de pompiers poursuivant les recherches de victimes éventuelles dans la zone balnéaire de la côte est de l'Attique, noyée sous les flammes lundi soir, a-t-elle précisé.

Au nord du continent, les pays nordiques et baltes, d'Oslo à Riga, sont écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs.

 

Les trois infos à retenir :

  • Le bilan des feux s'est alourdi mardi à 74 morts 
  • Plus de 600 pompiers sont mobilisés
  • Ces incendies sont les plus meurtriers depuis ceux de 2007

 

26 corps retrouvés dans la cour d'une villa

La plupart des victimes ont été piégées dans les environs de la localité balnéaire de Mati, à 40 kms au nord-est d'Athènes, "à leur domicile ou dans leurs voitures", a indiqué le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, dans un message télévisé.

Parmi les 74 morts, 26, dont des "petits enfants" ont été retrouvées carbonisées mardi matin dans la cour d'une villa de Mati, sur la côte orientale de l'Attique, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge. "Avec l'avancée des secours, nous risquons de découvrir de nouvelles victimes, la nuit va être longue", s'était auparavant inquiété un responsable des pompiers.

"Plus de 600" pompiers mobilisés

Peu avant minuit, un photographe de l'AFP a notamment découvert d'abord trois puis un quatrième corps, tous carbonisés, sous une voiture et une moto à Mati, tout près du port. Neuf patrouilleurs côtiers, deux bâtiments militaires et des dizaines de bateaux privés assistés d'hélicoptères de l'armée étaient mobilisés pour évacuer sur le port de Rafina, proche de Mati, les résidents et touristes ayant fui les flammes sur les plages et en mer, a-t-il précisé. Les rescapés étaient transférés vers des hôtels et des camps militaires, tandis que de nombreux proches inquiets affluaient à Rafina. 

Selon le Premier ministre, Alexis Tsipras, "plus de 600" pompiers ont été déployés sur les trois fronts partis dans la journée, attisés par des vents soufflant jusqu'à plus de 100 km/h, et dont deux continuaient de progresser dans la nuit autour de Mati et à quelques 55 kms à l'ouest de la capitale, près de la localité de Kinetta, en bordure de l'autoroute conduisant au canal de Corinthe. La nuit a interrompu les opérations aériennes, menées plus tôt par huit avions et neuf hélicoptères. 

L'union européenne a également mobilisé d'importants moyens. Une soixantaine de pompiers et leurs équipements partent mardi de Chypre pour la Grèce. L'Espagne va pour sa part envoyer deux appareils Canadair et la Bulgarie des moyens matériels et humains. Plusieurs autres pays de l'UE ont proposé des moyens. Le président de la Commission Jean-Claude Juncker promet notamment au Premier ministre grec Alexis Tsipras que "tout sera fait pour apporter un soutien aujourd'hui, demain et aussi longtemps qu'il le faudra".

Des incendies de forêts particulièrement meurtriers 

Les violents incendies de forêts autour d'Athènes s'avèrent parmi les plus meurtriers en Europe depuis le début du siècle, avec ceux du Portugal en 2017 et ceux, déjà en Grèce, en 2007. Cette année-là, les feux avaient tué dans le Péloponnèse et sur l'île d'Evia 77 personnes, ravageant 250.000 hectares de forêts, maquis et cultures.

Au siècle dernier, un des incendies de forêts les plus meurtriers en Europe remonte à 1949 en France. 

Le nord de l'Europe touché par des chaleurs rarement connues

Le nord de l'Europe, d'Oslo à Riga, est également écrasé depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs. La Suède, qui connaît le mois de juillet le plus chaud depuis au moins deux siècles et demi, a dû faire appel à la solidarité européenne pour lutter contre le feu. Pas moins de 25.000 hectares sont déjà partis en fumée ou continuent de se consumer, soit deux fois la superficie de la ville de Paris.