Afghanistan France 1:22
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Caroline Baudry et Stéphane Place, avec , modifié à
L'accueil des 2.500 Afghans déjà évacués de Kaboul s'organise en France. À Bordeaux et Guérande, comme dans les autres lieux où ces personnes ont été prises en charge, les autorités et les associations tentent de maintenir une discrétion maximale autour de l'hébergement de ces réfugiés.
DÉCRYPTAGE

Les premiers Afghans évacués de Kaboul après la prise de pouvoir des talibans, dimanche 15 août, sont arrivés en France. Au total, pas moins de 2.500 personnes ont déjà atterri sur le sol français, avec une prise en charge adaptée depuis une semaine dans différents endroits de France, qui ne sont pas tous connus. Huit villes d'Île-de-France et entre 15 et 20 communes des autres régions sont concernées par cet accueil.

"Ils ont repris de l'appétit"

À Piriac-sur-Mer, près de Guérande, en Loire-Atlantique, 88 Afghans sont arrivés mercredi soir. Ils sont à l'isolement pour dix jours. "On a à la fois des familles, des couples et des personnes seules, avec quelques enfants, des personnes aussi d'un certain âge", énumère Chloé Moreau, responsable du centre de vacances dans lequel ils sont hébergés. "France Horizon a pris le temps de bien accueillir chaque personne, de relever les identités et d'essayer de former les familles pour que ça se passe bien."

Selon Chloé Moreau, l'ambiance au sein de ce groupe a changé depuis quelques jours. "On les a sentis très fatigués à leur arrivée mais dès le lendemain, il y avait quand même de larges sourires", confie la responsable, qui a pu échanger avec "une bonne partie" des réfugiés, qui parlent anglais. "Ils ont aussi repris de l'appétit dès le lendemain, au déjeuner. Il y a vraiment une bonne atmosphère globale, c'est très agréable."

Des Afghans "libres" après leur quarantaine

C'est davantage autour de ces réfugiés que les autorités veillent. "Il y a une volonté de discrétion pour ces personnes, pour leur propre sécurité, parce qu'ils ont souvent laissé leurs proches en Afghanistan. Ils sont partis avec rien. Il y a 51 personnes, mais seulement deux ou trois valises", constate Christophe Noël du Payrat, secrétaire général de la préfecture de la Gironde, où 18 familles ont été accueillies. "Ce sont toujours des opérations un peu sensibles", poursuit le responsable, alors qu'une surveillance policière est établie autour de ces familles. "On ne sait pas quelles peuvent être les réactions de tel ou tel groupuscule."

Quoi qu'il en soit, les Afghans arrivés en France sont "libres", répète Christophe Noël du Payrat. "Pour des raisons sanitaires, puisqu'ils viennent d'une zone rouge, ils sont astreints aux règles en provenance de ces zones. Ils ont donc été testés au Covid-19 et sont négatifs. Néanmoins, ils sont astreints à une quarantaine d'une dizaine de jours. Après, ils ne sont pas en détention et en rétention. Ils seront accompagnés socialement dans leur demande d'asile pour voir comment ils peuvent faire cette demande." "On est vraiment une étape transitoire par rapport à leur parcours", abonde Chloé Moreau. "Après la quarantaine, il y en a qui partiront assez rapidement."