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Ophélie Artaud , modifié à
857 actes antisémites ont été recensés en France depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier. Des chiffres "atterrants", pour François Heilbronn, vice-président du Mémorial de la Shoah, professeur associé à Sciences Po. Invité d'Europe 1 matin week-end, il appelle à plus de "fermeté des pouvoirs publics, de la police, de la justice".

Depuis le 7 octobre et l'attaque terroriste du Hamas contre Israël, les actes antisémites se sont multipliés dans le monde entier, et notamment en France. Derniers exemples en date, les étoiles de David taguées sur des murs du XIVe arrondissement de Paris, ou encore les tags à caractère antisémite retrouvés sur des établissements scolaires à Strasbourg. En tout, 857 actes antisémites ont été recensés dans l'hexagone ces dernières semaines. Des chiffres "atterrants", regrette François Heilbronn, vice-président du Mémorial de la Shoah, professeur associé à Sciences Po. Invité d'Europe 1 matin week-end, il demande à la justice plus de "fermeté" pour punir ces violences contre la communauté juive.

Les réseaux sociaux, des "déversoirs à haine"

Pour François Heilbronn, cela témoigne d'un "antisémitisme latent" depuis les années 1990. Selon lui, les réseaux sociaux, "des déversoirs à haine" envers la communauté juive, sont en partie responsables. "Le groupe Meta, avec Instagram et Facebook, a fait un peu le nettoyage, mais Twitter devenu X, ne l'a pas fait, et TikTok ne le fait pas du tout. Et TikTok booste au contraire les contenus haineux contre les juifs", analyse le vice-président du Mémorial de la Shoah.

"Le problème, c'est que la déferlante sur les réseaux sociaux devient un enjeu vraiment terrible. Maintenant, nous avons une déferlante de fausses informations sur le conflit israélo-palestinien, de fake news alimentées par des gens assez actifs et assez forts, notamment les Iraniens, les Qataris, les Chinois, les Russes...", explique-t-il.

"La violence des fausses informations déferle sur les juifs français"

Car de nombreuses fausses informations ont été reprises dans le monde entier depuis le début du conflit, notamment celle de l'attaque de l'hôpital de Gaza. "Le Hamas est devenu le spécialiste de la fabrication de fausses informations, notamment sur l'attaque soi-disant israélienne de l'hôpital à Gaza et qui est en fait un tir du djihad. Ils ont tout de suite gonflé le chiffre, en disant qu'il y avait 800 morts et que l'hôpital était détruit. En fait, c'était un morceau du parking détruit par le djihad et il y avait une cinquantaine de morts. Donc c'est la fabrication de fausses nouvelles pour enflammer les foules, pour appeler la violence. Cette violence, hélas, par mimétisme, déferle sur les juifs français et c'est une vraie source de préoccupation, d'inquiétude", insiste François Heilbronn au micro d'Europe 1.

Pour le vice-président du Mémorial de la Shoah, la seule solution pour faire disparaître l'antisémitisme est "l'éducation", mais cela doit aussi passer par plus de "fermeté des pouvoirs publics, de la police, de la justice", pour punir les actes antisémites. "Il faut augmenter le dispositif à la fois par l'éducation, mais aussi de la répression forte pour protéger les citoyens français juifs qui ont le droit à la protection de leur pays", souligne-t-il. 

Et face aux discours visant à minimiser l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier contre Israël, François Heilbronn, qui s'est rendu dans les kibboutz où ont eu lieu les exactions, insiste : "Il faut témoigner, il ne faut pas laisser dire que ces crimes n'ont pas existé. C'était 3.000 terroristes qui ont tué 1.400 civils. C'était 300 fois la taille des équipes terroristes qui ont attaqué le Bataclan", conclut-il au micro d'Europe 1.