Vladimir Latyshev 1:37
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Charles Guyard // Crédits photo : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Le cargo russe Vladimir Latyshev est bloqué au port de Saint-Malo depuis le 2 mars 2022. Il est sous saisie de la douane française, dans le cadre des sanctions contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Il est immobilisé avec un équipage de gardiennage.

Emmanuel Macron sera à Prague, en République tchèque, mardi, afin de discuter notamment du soutien à l'Ukraine. Deux ans après le début de la guerre, le chef de l'État veut montrer à Vladimir Poutine que la pression occidentale est toujours forte. D'ailleurs, les sanctions prises contre Moscou sont toujours en vigueur. Il y a les restrictions sur le pétrole, le gaz russe, mais aussi le gel des avoirs des dignitaires du Kremlin, comme ces deux cargos d'une compagnie maritime dont le ministre russe des Transports est actionnaire depuis le 1ᵉʳ mars 2022. Ils sont immobilisés en France avec un équipage de gardiennage dans le port de Marseille, l'autre à Saint-Malo.

"On condamne aussi un équipage"

En Bretagne, Laure Tallonneau n'avait jamais vu cela. Depuis deux ans, le Vladimir Latyshev et ses sept marins russes sont bloqués au port de Saint-Malo. Une situation ubuesque pour cette inspectrice à la Fédération des ouvriers du transport. "On gèle un navire, mais on condamne aussi un équipage. On ne sait pas combien de temps vont durer les sanctions", a-t-elle déclaré.

À bord, c'est aussi la grande incertitude. Certes, l'équipage est ravitaillé, payé et peut sortir du cargo, mais malgré une relève tous les six mois, le temps s'écoule au ralenti. Vitali, second officier, commence à s’impatienter. "Rester ici, tous les jours, c'est très difficile, mais j'ai besoin d'argent, donc je travaille. Nous n'avons aucune information. Peut-être que ça changera demain, dans un mois ou dans un an", a déclaré le Russe au micro d’Europe 1.

Un calendrier tout aussi flou pour Stéphane Perrin Sarzier, le vice-président de la région Bretagne, en charge de cette situation bien encombrante. "On subit les événements. Nous avions demandé que ce bateau soit mis dans un port d'État. Nous n’avons pas obtenu de réponse. L'armateur paye les factures pour nous et s'il ne payait pas, ce seraient des charges. Ça ne génère pas de profit. Mais c'est vrai que c'est une forme de paradoxe", a déclaré le vice-président de la région Bretagne. Chaque mois, l'armateur russe règle en effet 10.000 euros de frais d'occupation de port.