Guerre en Ukraine : en Lituanie, on forme des militaires en cas d'offensive russe
La guerre se poursuit en Ukraine et la Russie a annoncé, il y a une semaine, qu'elle livrerait à son voisin et allié biélorusse des missiles capables de transporter des têtes nucléaires. De quoi susciter l'inquiétude en Lituanie, prise en étau entre la Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad.
La Lituanie doit-elle s'inquiéter pour son intégrité après les manœuvres russes en Ukraine ? La question mérite d'être soulevée. Il y a une semaine, Moscou annonçait livrer prochainement à son allié biélorusse des missiles capables de transporter des têtes nucléaires. Dans le corridor de Suwalki, petite bande de terre lituanienne coincée entre la Biélorussie à l'Est et l'enclave russe de Kaliningrad à l'Ouest, l'inquiétude monte, plus particulièrement dans la petite ville de Druskininkai où Europe 1 s'est rendue.
"Navires de guerre russes , allez-vous faire foutre !" Cette phrase est inscrite, deux fois, sur la voiture de Ramunas Serpatauskas. Cet homme, en treillis militaire, commande les volontaires de l'union des tirailleurs lituaniens de cette terre frontalière qui a de nouveau tremblé mercredi. "Un champ de tir biélorusse ne se trouve qu'à 20 kilomètres. Alors, on entend très bien les bruits des armes, des explosions, dans la ville. C'est le plus grand centre d'entraînement de toute la Biélorussie ! Où des troupes russes s'entraînent aussi", décrit-il.
"Pouvoir défendre leur pays avec une arme"
Ces bruits rythment la vie des habitants depuis des dizaines d'années, mais l'invasion de l'Ukraine a fait craindre un vent de panique. "Au tout début de la guerre, la ville la plus proche de la frontière nous a demandé d'envoyer un psychologue spécialisé dans la guerre afin qu'il parle aux gens et les calme", explique le militaire.
Quatre mois plus tard, la vie à la frontière a repris son cours, sans intensification de l'activité militaire, côté Biélorusse. Sans files d’attentes devant les magasins pour stocker de la nourriture, côté Lituanien. Mais Ramounas Serpatauskas accueille de plus en plus de volontaires, prêts à se battre. "Il y a 20 à 30% de personnes en plus dans le groupe que je dirige. Ils veulent être utiles pour leur patrie. Et s'il y a une guerre, pouvoir défendre leur pays avec une arme."
Des armes qui ne serviront pas malgré les menaces russes, espèrent les habitants qui se disent protégés, par l'Union européenne, et l'Otan .