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François de Labarre (depuis l'Ukraine), avec AFP , modifié à
Au sixième jour de l'invasion russe en Ukraine, un assaut massif de Kiev pourrait bien avoir lieu mardi. Des impressionnants clichés satellite montrent un convoi de véhicules de l'armée russe  d'une soixantaine de kilomètres en route vers la capitale ukrainienne. Europe 1 fait le point sur l'évolution de la situation.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi soir la Russie à "ne pas perdre son temps" en Ukraine, assurant que les bombardements russes ne feront pas accepter à Kiev les conditions de Moscou pour une trêve. Le premier round des pourparlers russo-ukrainiens a eu lieu lundi "sur fond de bombardements et de tirs visant notre territoire", a déclaré M. Zelensky dans une vidéo publiée sur Facebook. "Je pense que la Russie essaye de cette manière simple de faire pression" sur Kiev, a-t-il estimé, en ajoutant : "Ne perdez pas votre temps".

Les principales informations à retenir :

- 600 étudiants chinois ont été évacués de Kiev et d'Odessa

- Un deuxième round de pourparlers aura lieu

- Un convoi militaire russe d'une soixantaine de kilomètres fait route vers Kiev

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi à interdire la Russie de "tous les ports" et "aéroports du monde" en représailles à l'invasion russe de l'Ukraine. "Il faut fermer l'entrée pour un tel Etat dans tous les ports, tous les canaux et tous les aéroports du monde", a déclaré M. Zelensky dans une vidéo publiée sur Facebook.

Il a également appelé la communauté internationale à "considérer une fermeture totale du ciel pour les missiles, avions et hélicoptères russes". "Ce mal, armé de missiles, de bombes et d'artillerie, doit être stoppé immédiatement, et détruit économiquement pour montrer que l'humanité est capable de se défendre", a souligné le président ukrainien.

Poutine sera "tenu responsable" en cas de crimes de guerre en Ukraine

M. Zelensky a dénoncé les bombardements russes qui ont visé le territoire ukrainien lundi, au moment où les délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées pour la première fois, au Bélarus, depuis le début de l'invasion jeudi. Selon le président ukrainien, l'Ukraine "n'a pas eu de résultat qu'elle aimerait avoir" à l'issue du premier round de discussion lundi, mais a évoqué ses "contre-propositions" à celles des Russes "pour mettre fin à la guerre".

Les délégations sont rentrées pour "consultations dans leurs capitales" respectives, après avoir convenu d'un "deuxième round" de pourparlers.

Le vice-Premier ministre britannique, Dominic Raab, a prévenu mardi que Vladimir Poutine sera "tenu responsable" d'éventuels crimes de guerre commis en Ukraine. "Il est clair à la fois pour Poutine mais aussi pour les commandants à Moscou, sur le terrain en Ukraine, qu'ils seront tenus responsables de toute violation des lois de la guerre", a déclaré Dominic Rabb, également ministre de la Justice, sur SkyNews. "Nous n'allons pas simplement détourner le regard", a-t-il ajouté.

"Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe"

"Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe" à travers les sanctions économiques occidentales imposées en réponse à l'invasion russe en Ukraine, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne qui est en train de découvrir sa puissance économique", a ajouté le ministre sur France Info.

La Chine commence à évacuer ses ressortissants 

La Chine a commencé à évacuer ses ressortissants piégés par l'invasion russe en Ukraine, a rapporté mardi un quotidien chinois, dans un contexte de tension lié aux bonnes relations entre Pékin et Moscou. Quelque 600 étudiants chinois ont été évacués lundi de Kiev et d'Odessa (sud) en direction de la Moldavie, a précisé le Global Times, citant l'ambassade de Chine dans la capitale ukrainienne.

Les ressortissants chinois ont voyagé à bord d'autocars, escortés par du personnel de l'ambassade et des policiers ukrainiens, a ajouté le journal, qualifiant le trajet de six heures de "sûr et calme".

Sur les réseaux sociaux chinois, des internautes ont fait état ces derniers jours d'incidents invérifiables entre des Ukrainiens et des Chinois présents dans le pays.

La Chine s'abstient de condamner l'invasion russe

Attachée à son partenariat avec Moscou, la Chine s'est abstenue de condamner l'intervention russe en Ukraine, se refusant même à parler "d'invasion".

Avant l'offensive, Pékin avait ignoré les avertissements des services de renseignements américains sur l'imminence d'une attaque russe, laissant ses quelque 6.000 ressortissants sous la menace des combats.

Dans les heures qui ont suivi l'invasion, l'ambassade avait appelé ces derniers à identifier leur véhicule à l'aide d'un drapeau chinois et annoncé des évacuations aériennes. Mais la mission diplomatique a changé de pied samedi, appelant ses citoyens à la plus grande discrétion, avant de renoncer dimanche à ces évacuations aériennes, face à la dégradation de la situation.

Un millier d'autres Chinois doivent quitter l'Ukraine mardi en direction de la Pologne et de la Slovaquie, selon le Global Times. Deux autres pays frontaliers, la Hongrie et la Roumanie, apporteront leur aide aux ressortissants chinois en provenance d'Ukraine, a indiqué lundi l'ambassade.