Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 456e jour de l'invasion russe

Bakhmout
Le week-end dernier, le groupe paramilitaire Wagner a revendiqué la prise de Bakhmout. © Handout / Armed Forces of Ukraine / AFP
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avec AFP / Crédits photo : Handout / Armed Forces of Ukraine / AFP , modifié à
Au 456e jour de l'invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "continuer de terroriser l'Ukraine" avec ses attaques nocturnes. 36 drones ont été abattus dans la nuit de mercredi à jeudi. Sur le front, le groupe Wagner a commencé le transfert de Bakhmout à l'armée régulière russe.
L'ESSENTIEL

Le groupe paramilitaire Wagner, après avoir revendiqué ce week-end la prise de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, a commencé jeudi le transfert à l'armée régulière russe de ses positions dans cette ville dévastée. Cette opération se déroule à un moment où l'armée russe est en difficulté sur les flancs à Bakhmout, ayant perdu, selon les Ukrainiens, 20 kilomètres carrés au nord et au sud de cette ville face à leurs forces. Il intervient aussi après une incursion lundi et mardi en provenance d'Ukraine dans la région russe frontalière de Belgorod de combattants que Moscou a mis plus de 24 heures à repousser, mettant en lumière une fois encore les difficultés auxquelles se heurtent ses forces russes.

Les informations à suivre :

  • La Russie a commencé à transférer des armes nucléaires vers la Biélorussie
  • Wagner a commencé à céder Bakhmout à l'armée régulière russe, a annoncé le patron du groupe paramilitaire
  • L'Ukraine a intercepté 36 drones dans une nouvelle attaque russe dans la nuit
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "terroriser l'Ukraine"
  • La Corée du Sud dément les informations sur des livraisons d'obus en Ukraine
  • La Russie a assuré avoir empêché deux bombardiers stratégiques américains de "violer la frontière de l'Etat" au-dessus de la mer Baltique

Moscou dit avoir intercepté deux bombardiers stratégiques américains au-dessus de la Baltique

La Russie a assuré jeudi avoir envoyé des chasseurs-bombardiers pour empêcher deux bombardiers stratégiques américains de "violer la frontière de l'Etat" au-dessus de la mer Baltique, a indiqué Moscou, pour la deuxième fois cette semaine. Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir fait décoller des chasseurs Su-27 et Su-35 et avoir identifié "les cibles aériennes comme étant deux bombardiers stratégiques B-1B de l'armée de l'air américaine".

Il s'agit de la deuxième interception de ce type depuis le début de la semaine. "Une violation de la frontière nationale a été évitée", a ajouté le ministère de la Défense, qui a précisé que les appareils intercepteurs avaient ensuite "regagné leur base en toute sécurité". Leurs vols ont été "effectués dans le strict respect des règles internationales relatives à l'utilisation de l'espace aérien", a ajouté la même source. Moscou a assuré avoir intercepté de la sorte plusieurs appareils occidentaux au cours des dernières semaines.

La Russie a commencé à transférer des armes nucléaires vers la Biélorussie

Le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko a indiqué jeudi que la Russie avait commencé à transférer des armes nucléaires vers son pays, concrétisant le déploiement annoncé en mars par Vladimir Poutine. "Le transfert des charges nucléaires a commencé, ça a déjà comencé", a indiqué Alexandre Loukachenko, répondant à une question d'un journaliste dans une vidéo diffusée par la chaîne Telegram officieuse de la présidence bélarusse, Pul Pervogo.

La cheffe de l'opposition biélorusse a réagi en estimant que la présence d'armes nucléaires russes en Biélorussie sont une menace pour "toute l'Europe".

Retrait de Wagner

"Nous sommes en train de retirer les unités de Bakhmout aujourd'hui. D'ici au 1er juin, la majeure partie se réinstallera dans des bases de l'arrière. Nous remettons les positions aux militaires, les munitions et tout ce qu'il s'y trouve", a lancé le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, dans une vidéo diffusée sur Telegram. Sur ces images, il va saluer ses hommes en leur donnant les consignes et en leur souhaitant bonne route, évitant cette fois-ci de répéter ses insultes et ses critiques envers l'état-major russe, avec lequel il est en conflit ouvert. "On se retire, on se repose, on se prépare, puis on recevra de nouvelles tâches", a ajouté Evguéni Prigojine.

Bakhmout, une ville industrielle de quelque 70.000 habitants avant le conflit, a été le théâtre de la bataille la plus longue (déclenchée à l'été 2022) et la plus meurtrière de l'offensive russe. Evguéni Prigojine a évalué mercredi le nombre des morts dans les rangs de son groupe à 10.000 détenus recrutés dans les prisons russes et à une proportion similaire, non chiffrée précisément, de ses combattants professionnels. Le patron de Wagner a revendiqué samedi la conquête de Bakhmout "jusqu'au dernier centimètre" à l'issue de combats qui ont quasi complètement détruit cette ville.

La Russie "terrorise l'Ukraine" avec ses attaques nocturnes, accuse Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui démenti la perte de Bakhmout, tandis que son armée a affirmé toujours en contrôler une poche "insignifiante" dans l'ouest tout en procédant à des offensives sur les flancs russes. L'Ukraine mise donc sur une percée autour de cette cité dans l'espoir de parvenir à son "encerclement tactique". L'armée de l'air ukrainienne a de son côté signalé au cours de la nuit une nouvelle attaque russe à l'aide de 36 drones Shahed de fabrication iranienne, qui ont tous été abattus dans les airs.

La Russie "continue de terroriser l'Ukraine" avec ses attaques nocturnes, a dénoncé Volodymyr Zelensky sur Telegram. "L'ennemi sans doute visait des infrastructures essentielles et des sites militaires dans le sud du pays", a précisé l'armée de l'air. Les autorités prorusses de la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou, ont de leur côté dit avoir abattu six drones ukrainiens au cours de la nuit.

Séoul dément des informations sur des livraisons d'obus à l'Ukraine

La Corée du Sud a démenti jeudi des informations de presse faisant état de livraisons à venir d'obus à l'Ukraine, assurant que sa décision de ne pas livrer d'armes létales à Kiev demeurait inchangée. Le Wall Street Journal a affirmé mercredi que des centaines de milliers d'obus d'artillerie fabriqués en Corée du Sud devaient être livrés à l'Ukraine via les États-Unis, en vertu d'un "accord confidentiel" entre Séoul et Washington.

La Corée du Sud a depuis longtemps pour politique de ne pas fournir d'armes aux zones de conflit actives, une position qu'elle a maintenu dans le cas ukrainien, en dépit d'appels insistants des États-Unis, de pays européens et de Kiev à fournir des armes.

"La position du gouvernement sud-coréen sur l'aide à l'Ukraine demeure inchangée (...) et il y a aussi des inexactitudes dans l'article" du Wall Street Journal, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de la Défense Jeon Ha-kyu.

Jeon Ha-kyu a toutefois reconnu que des discussions avaient eu lieu entre le Pentagone et une société sud-coréenne non identifiée à propos d'"exportations de munitions", sans donner plus de précisions. "Il y a eu beaucoup de discussions et de demandes et donc le gouvernement coréen prendra les mesures appropriées tout en réexaminant la situation en Ukraine et la situation humanitaire", a-t-il ajouté.