Guatemala : un acteur comique élu président

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© RODRIGO ARANGUA / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Inexpérimenté en matière de politique, le nouveau président du Guatemala Jimmy Morales a promis de "combattre la corruption".

Le Guatemala a voulu dimanche tourner la page de la corruption qui a mené en prison son précédent président, en votant en grande majorité en faveur d'un acteur comique sans aucune expérience politique. Humoriste, comédien et animateur de télévision, Jimmy Morales, 46 ans, a revendiqué dans la soirée la victoire au second tour de l'élection présidentielle. Selon des résultats officiels, il a obtenu 68,6% des voix des 96,3% des suffrages exprimés.

Défaite des sociaux-démocrates. L'ex-Première dame Sandra Torres, 60 ans, soutenue par l'Union nationale de l'espoir (UNE, social-démocrate), a reconnu sa défaite, n'étant créditée que de 31,4% des voix.

Cow-boy naïf. "Avec ce vote, vous m'avez fait président, j'ai reçu un mandat et ce mandat doit servir à lutter contre la corruption qui nous a rongés", a déclaré dans un message télévisé JImmy Morales, candidat du parti de droite FCN-Nacion. Large sourire et charisme naturel, celui qui avait incarné au cinéma le rôle d'un cowboy naïf sur le point de devenir président par accident, avait été la grande surprise du premier tour le 6 septembre, profitant du vaste mouvement d'exaspération populaire contre la corruption et la classe politique traditionnelle. Son absence totale d'expérience politique est perçue par ses partisans comme un gage d'honnêteté.

Un parti au-dessus de tout soupçon ? Après sa victoire, Jimmy Morales a assuré qu'il ferait appel au Parquet si des affaires de corruption éclataient pendant sa présidence. "Nous devons tous nous mettre à la hauteur des attentes du Guatemala, car le mandat que nous avons reçu est de combattre la corruption", a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes réunis au Tribunal suprême électoral (TSE), responsable du décompte des voix. Mais le parti qui le soutient est controversé, comme l'a rappelé dimanche Sandra Torres en l'accusant de "représente(r) la vieille garde de militaires douteux". Certains des militaires ayant fondé FCN-Nacion sont soupçonnés de violations des droits de l'Homme durant la guerre civile (1960-1996).