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Joanna Chabas, édité par Romain David , modifié à
Les cafouillages se multiplient en Grande-Bretagne, à la veille du coup d'envoi d'une campagne de vaccination hors normes. Les personnels mobilisés pointent des consignes peu claires, tandis que le gouvernement a dû revoir sa liste des publics prioritaires face au défi posé par la conservation des doses de vaccin.
REPORTAGE

Si la vaccination contre le Covid-19 a déjà commencé en Russie et en Chine, le Royaume-Uni sera à partir de mardi le premier pays occidental à se lancer. Priorité est donnée aux plus âgés et au personnel des maisons de retraite britanniques, avec 800.000 doses du vaccin de Pfizer-BioNtech arrivées de Belgique en fin de semaine dernière. Pour l'archipel, il s’agit d’un défi logistique hors normes, à tel point que le gouvernement n'a cessé de revoir sa copie ces derniers jours.

Dans un premier scénario, les résidents des maisons de retraite devaient être les premiers vaccinés. Mais ce dispositif s’est avéré trop compliqué à mettre en place avec un vaccin qui doit être conservé à moins de 75 degrés, et qu'on ne peut déplacer que quatre fois sans risquer de l'altérer. Finalement, les doses ont été transférées durant le week-end dans 50 hôpitaux. Les plus de 80 ans et le personnel des maisons de retraite en mesure de se déplacer sont donc devenus les nouveaux prioritaires.

"Tout ça nous est tombé dessus"

Nick Manners, médecin généraliste, a appris il y a à peine deux jours qu'il fera partie des personnels mobilisés pour vacciner. Il a l'impression que tout est fait à l'improviste. "On nous a donné des informations contradictoires. On a des problèmes pour savoir qui l'on peut vacciner et combien de personnes on peut vacciner par jour. On ne sait pas non plus de combien de vaccinateurs on aura besoin. Tout ça nous est tombé dessus, mais on va faire en sorte que tout le monde ait accès aux vaccins", explique-t-il au micro d’Europe 1.

Autre incertitude : l'arrivée des prochaines doses. Le Royaume-Uni en a précommandé 40 millions, mais ne sait pas quand elles seront livrées, et avec un Brexit prévu à la fin du mois, l’inquiétude monte. Selon les médias britanniques, des avions de l'armée pourraient être mobilisés pour récupérer les vaccins en cas de retard à la frontière.