Germanwings : le copilote avait répété son geste au vol aller

06.05 Andreas Lubitz
Photographie d'Andreas Lubitz, copilote de l'Airbus de Germanwings © Facebook
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avec AFP , modifié à
Lors du Düsseldorf-Barcelone, l'avion a fait une descente inexpliquée avant de se redresser. Andreas Lubitz a testé sa manœuvre avant le crash volontaire.

La seconde boîte noire de l'Airbus A320 de la Germanwings commence à parler. Mercredi, le Bureau d'enquête et d'analyse français a transmis un rapport d'étape aux parquets de Düsseldorf et Marseille. Il dévoile des données suspectes lors du premier vol de l'appareil, celui qui reliait l'Allemagne à l'Espagne plus tôt dans la matinée du 24 mars. Selon les données récupérées par le BEA et dévoilées dans la matinée par le journal allemand Bild, une descente volontaire et inexpliquée de plusieurs minutes avait été initiée par l'homme aux commandes de l'avion.

Une répétition avant le crash. Les experts du BEA sont formels. Les données enregistrées excluent la piste du problème technique. Un homme dans le cockpit est bien à l'origine de cette manœuvre étrange. Lors du vol aller, Andreas Lubitz avait déjà "répété ce geste" mais sans "effet sensible", selon son directeur Rémi Jouty. Le rapport indique ainsi que "plusieurs sélections temporaires d'altitude vers 100 pieds avaient été enregistrées au cours de la descente du vol précédent celui de l'accident, alors que le copilote était seul dans le poste de pilotage". Ces manipulations ont été effectuées alors que "le contrôle aérien avait donné ordre de descente et l'avion avait déjà commencé à descendre, donc les actions du copilote n'ont pas eu d'effet sensible", a précisé Rémi Jouty.

Le rapport confirme un crash initié par le copilote allemande. Andreas Lubitz a "intentionnellement réglé les consignes du pilote automatique pour commander une descente de l'avion jusqu'à la collision avec le relief".

Toujours des zones d'ombre. Depuis un mois, les experts du BEA analysent les deux boîtes noires retrouvées sur les lieux du drame qui a coûté la vie à 150 personnes. Il reste pourtant des zones d'ombre, notamment des bruits dans le cockpit encore inexpliqués. Dans les prochaines semaines, un vol-test avec un avion similaire sera organisé pour refaire le trajet de l'Airbus en collant au plus près de sa trajectoire et tenter de comprendre une fois pour toutes ce qui s'est passé dans l'Airbus de Germanwings.