Gaza : la ville de Rafah se prépare à une possible offensive militaire d'Israël

Les annonces de l'armée israélienne sont intervenues en parallèle d'une nouvelle série de négociations indirectes au Caire entre le Hamas et Israël (Illustration).
Les annonces de l'armée israélienne sont intervenues en parallèle d'une nouvelle série de négociations indirectes au Caire entre le Hamas et Israël (Illustration). © MAHMUD HAMS / AFP
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avec AFP
Après des mois de combats contre le Hamas, Israël a retiré ses troupes du sud de la bande de Gaza, notamment de la ville de Khan Younés. Mais ce lundi, la ville de Rafah se prépare à une possible offensive alors le ministre israélien de la Défense a indiqué que les forces de son pays "se préparent à la poursuite de leurs missions" dans cette zone.

La ville de Rafah, où s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens, se prépare lundi à une possible offensive de l'armée israélienne, après que des médiateurs internationaux se sont retrouvés au Caire pour négocier une trêve dans la bande de Gaza.

Ces discussions, visant à aboutir aussi à la libération des otages retenus par le mouvement terroriste du Hamas, connaissent "des progrès significatifs", a rapporté lundi le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News, citant une source égyptienne haut placée.

"Toutes les rues ont été rasées au bulldozer"

Dimanche, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a indiqué que les forces de son pays "se préparent à la poursuite de leurs missions (...) dans la zone de Rafah", ville frontalière de l'Egypte à la pointe sud de Gaza où sont regroupés près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés.

 

Quelques heures plus tôt, les troupes d'Israël s'étaient retirées de Khan Younès, autre ville du sud du territoire côtier, épicentre de combats, afin "de se préparer à des futures opérations" selon l'armée. Netanyahu a réaffirmé sa détermination à éradiquer le Hamas "dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah", ville qu'il présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.

Alliés historiques d'Israël, les Etats-Unis ont à plusieurs reprises fait part de leur désapprobation quant à une éventuelle opération à Rafah, jugée trop coûteuse en vies humaines. Dimanche, des dizaines de Palestiniens réfugiés à Rafah ont pris le chemin du retour à Khan Younès, aussitôt après le retrait israélien, selon des images de l'AFP.

A pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, des photos montrent des hommes et des femmes esseulés, marcher dans une ville devenue un champ de ruines. "Toutes les rues ont été rasées au bulldozer. Et l'odeur... J'ai vu des gens creuser et sortir les corps", témoigne auprès de l'AFP Maha Taher, 38 ans, mère de quatre enfants, revenue dimanche à Khan Younès.

"Progrès significatifs"

Les annonces de l'armée israélienne sont intervenues en parallèle d'une nouvelle série de négociations indirectes au Caire entre le Hamas et Israël via les médiateurs internationaux que sont l'Egypte, les Etats-Unis et le Qatar. La source citée par Al-Qahera News, média proche des services de sécurité égyptiens, a fait état de "progrès significatifs" en matière de rapprochement des points de vue sur plusieurs points de litige de l'accord en discussion.

 

Les délégations du Qatar et du Hamas sont parties du Caire et y reviendront "sous deux jours pour finaliser les termes de l'accord", indique par ailleurs le média.  Les délégations américaine et israélienne doivent, elles, quitter la capitale égyptienne "dans les prochaines heures" et des consultations vont se poursuivre au cours des prochaines 48 heures, explique la même source.

Samedi, l'organisation terroriste du Hamas, a assuré qu'il ne renoncerait pas à ses exigences pour un accord : "un cessez-le-feu complet", un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés et un accord "sérieux" d'échange d'otages et de prisonniers palestiniens. Netanyahu a rétorqué dimanche qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération de tous les otages.