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Cessez-le-feu, libération d'otages, réactions : ce qu'il faut retenir de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 7 min

Le Hamas et Israël ont officialisé mercredi un accord de trêve à Gaza, après plusieurs jours d'intenses négociations, dans le but de mettre fin à 15 mois d'une guerre meurtrière. L'accord porte sur un cessez-le-feu et un échange entre prisonniers palestiniens et otages israéliens.

Israël et le Hamas ont accepté mercredi un accord pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération d'otages, mettant fin à 15 mois d'une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, a annoncé une source proche des discussions, et confirmé un responsable américain.

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Les négociations indirectes qui piétinaient depuis des mois s'étaient accélérées ces derniers jours en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Cette attaque a déclenché en riposte une offensive israélienne qui a réduit en ruines une grande partie du territoire et provoqué une crise humanitaire majeure.

Les informations à retenir : 

  • La trêve à Gaza entrera en vigueur dimanche
  • Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis surveilleront l'application de l'accord de trêve
  • Netanyahu a remercié Trump et Biden pour leur "aide" en faveur des otages
  • Le cessez-le-feu met fin au cauchemar de 2,4 millions d'habitants
  • 33 otages israéliens seront échangés par un millier de prisonniers palestiniens

Netanyahu remercie Trump et Biden pour leur "aide" en faveur des otages

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié Donald Trump et Joe Biden pour leur aide dans l'accord pour "la libération des otages", selon un communiqué de son bureau, le premier depuis l'officialisation de la trêve à Gaza.

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"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le président élu américain Donald Trump et l'a remercié pour son aide à faire progresser la libération des otages", indique le communiqué, précisant qu'il avait également parlé préalablement au téléphone avec le président sortant Joe Biden.

"Une solution politique doit advenir", pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a affirmé que l'accord trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza devait être "respecté" et qu'une "solution politique" devait "advenir".

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"Après quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leurs familles. Ce soir, mes pensées vont à Ofer (Kalderon) et Ohad (Yahalomi)", les deux Franco-Israéliens retenus par le mouvement islamiste palestinien, a déclaré le président français sur X. 

"Nous ne pardonnerons pas" les souffrances de la guerre, assure le négociateur en chef du Hamas

Le principal négociateur du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré mercredi que son mouvement "ne (pardonnerait) pas" les souffrances vécues par les Palestiniens durant la guerre qui oppose le Hamas à Israël dans la bande de Gaza, peu après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu.

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"Nous n'oublierons pas et nous ne pardonnerons pas", a dit ce responsable du mouvement, basé au Qatar, à propos des "souffrances" infligées au peuple palestinien par la guerre entre le Hamas et Israël, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël et qui dure depuis plus de quinze mois au cours desquels plus de 46.700 personnes ont été tuées.

La Turquie espère une "paix durable" après l'accord de trêve

La président turc Recep Tayyip Erdogan a dit espérer "une paix durable" entre Israël et le Hamas palestinien après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Nous espérons que cet accord sera bénéfique pour notre région et pour toute l'humanité, en particulier pour nos frères palestiniens, et qu'il ouvrira la voie à une paix et à une stabilité durables", a écrit le chef de l'Etat turc sur X.

La trêve à Gaza, "le bon choix" pour le président israélien

Le président israélien Isaac Herzog a salué l'annonce de l'accord sur une trêve à Gaza, le qualifiant de "bon choix" afin de ramener les otages retenus dans le petit territoire palestinien.

"En tant que président de l'Etat d'Israël, je dis de manière très claire: c'est un bon choix. C'est un choix important. Un choix nécessaire. Il n'y a pas d'obligation morale, humaine, juive ou israélienne plus grande que de ramener nos fils et nos filles parmi nous", a-t-il affirmé dans une intervention télévisée.

Biden dit avoir travaillé en "équipe" avec Trump

Le président américain Joe Biden a dit mercredi avoir travaillé en "équipe" avec son successeur Donald Trump, qui prend ses fonctions lundi, pour conclure l'accord de trêve à Gaza.   

"Je voudrais aussi remarquer que cet accord a été conçu sous mon administration, mais que ses conditions seront mises en œuvre pour l'essentiel par la prochaine administration. Ces derniers jours, nous avons parlé comme une équipe", a-t-il déclaré dans un discours à la Maison Blanche.

Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis surveilleront l'application de l'accord 

Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis surveilleront l'application de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza via un mécanisme de suivi établi au Caire, a annoncé mercredi le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

"Un mécanisme de suivi sera mis en place, géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis (les trois pays médiateurs, NDLR). Basé au Caire, ce mécanisme impliquera une équipe conjointe des trois pays pour surveiller la mise en oeuvre de l'accord", a déclaré le Premier ministre qatari.

Trump s'attribue le mérite d'un accord de trêve à Gaza

Donald Trump s'est attribué mercredi le mérite d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et assuré qu'il ne laisserait pas la bande de Gaza "redevenir un refuge pour terroristes", après l'annonce par plusieurs sources d'un tel accord.

Le président élu américain avait lui-même assuré un peu plus tôt sur son réseau Truth Social : "Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt". Mais Israël a ensuite précisé qu'il restait des questions "à régler", espérant le conclure dans la nuit de mercredi à jeudi.

Des milliers de Palestiniens exultent de joie

Des milliers de Palestiniens ont exulté mercredi soir à travers la bande de Gaza à la nouvelle de l'annonce d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas après plus de 15 mois de guerre, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.

A Deir el-Balah, dans le centre du petit territoire, des centaines de personnes ont manifesté leur joie devant l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, en dansant ou brandissant des drapeaux palestiniens, selon un journaliste de l'AFP. Plusieurs rassemblements similaires spontanés ont eu lieu en d'autres localités, selon la même source et des témoins sur place.

Fin d'un cauchemar pour 2,4 millions d'habitants

Le cessez-le-feu met fin au cauchemar de ses 2,4 millions d'habitants, dont la plupart ont fui leur foyer pour tenter d'échapper aux combats et aux bombardements. L'accord âprement négocié par les médiateurs internationaux, Qatar, Etats-Unis et Egypte, et conclu à quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, prévoit un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

"Un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d'otages a été atteint à la suite de la rencontre du Premier ministre qatari (Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani), avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens, dans son bureau", a annoncé une source proche des discussions.

33 otages israéliens en échange d'un millier de prisonniers palestiniens

Dans une première phase, 33 otages devraient être libérés en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël, selon deux sources proches des négociations. Les otages seraient libérés "par groupes, en commençant par les enfants et les femmes".

La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, "les soldats et les hommes en âge d'être mobilisés", ainsi que le retour des corps des otages morts, selon le Times of Israel. Un responsable israélien a cependant prévenu mardi qu'Israël ne quitterait "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts".

Une seule trêve observée jusqu'ici, fin novembre 2023

A mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, affirmant viser des combattants du Hamas. Mercredi, 27 personnes ont encore été tuées, selon les secours, notamment à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, et à Gaza-ville, dans le nord, où une frappe a touché une école abritant des déplacés.

Une seule trêve d'une semaine avait été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l'intransigeance des deux camps. Mais les pourparlers se sont intensifiés à l'approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le principal allié d'Israël, le 20 janvier, dans un climat de pression internationale accrue sur les différentes parties. Donald Trump a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour.

Rappel

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne. L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Au moins 46.707 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par les Nations unies. Selon l'armée, 408 soldats ont été tués au combat.

La reconstruction de la bande de Gaza pourrait prendre 15 ans

Déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza sort de la guerre plongée dans le chaos. Les Nations unies ont estimé que la reconstruction du territoire, dont plus de la moitié du bâti a été détruit, prendrait jusqu'à 15 ans et coûterait plus de 50 milliards d'euros. Les infrastructures, notamment le réseau de distribution d'eau, ont été très lourdement endommagées.

Famine, froid, et désespoir cernent les installations de fortune où s'abrite en masse la population. La plupart des enfants sont déscolarisés depuis plus d'un an. Seule une poignée d'hôpitaux fonctionne encore, partiellement.