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Isabelle Ory, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Lundi après-midi, les dirigeants des institutions européennes, dont la chancelière Angela Merkel, qui assure la présidente tournante de l’UE, ont rendez-vous avec la Chine pour un sommet organisé en vidéo-conférence. Et cette fois, les dirigeants du Vieux continent veulent durcir le ton pour obtenir des avancées.

La rencontre Europe-Chine devait être l'un des grands moments de la présidence allemande de l'Union. Le rendez-vous était prévu à Leipzig, entre les 27 et le président chinois Xi Jinping. Mais Covid oblige, le sommet s'est transformé en réunion virtuelle, avec format réduit, et se déroulera ce lundi après-midi. Le rendez-vous reste d’importance, quatre mois après un premier sommet. Et cette fois, les Européens veulent instaurer un vrai rapport de force, pour avancer notamment dans les négociations sur les investissements et le commerce, malgré des tensions ces derniers mois.

Une victoire sur les indications géographiques

Et ils y croient, dans ce deuxième sommet si proche du précédent. D’autant plus que c’est Xi Jinping, l’homme qui décide à Pékin, qui y participe et pas son Premier ministre. Les Européens martèlent qu’ils ne veulent plus être naïfs par rapport à la Chine. Au sommet de juin, ils avaient d’ailleurs critiqué la situation à Hong Kong et évoqué les cyberattaques chinoises. Cette fois, ils visent des concessions sur le fond des dossiers. 

Lundi matin, les deux parties signeront un accord sur la reconnaissance des indications géographiques. Le roquefort, le beaujolais ou le vinaigre balsamique ne pourront plus être copiés en Chine. "C’est énorme, cela veut dire que Pékin a accepté le modèle européen dans ce domaine", se réjouit un diplomate.

Sur les investissements, "ça va prendre encore beaucoup de temps"

Mais le gros morceau reste la négociation de l’accord sur les investissements. Il doit permettre aux entreprises européennes de travailler dans des conditions de concurrence moins déloyales en Chine. "Ça, ça reste très dur, ça va encore prendre beaucoup de temps", reconnait un proche du dossier. 

Enfin, et c’est important, Bruxelles espère aussi convaincre Pékin d’accepter une rencontre en face à face sur les droits de l’homme d’ici la fin de l’année.