États-Unis : qui est Cesar Sayoc, soupçonné d'avoir envoyé les colis piégés ?

Cesar Sayoc 1280 HO / BROWARD COUNTY SHERIIF'S OFFICE / AFP
Cesar Sayoc a 56 ans et une admiration sans faille pour Donald Trump. © HO / BROWARD COUNTY SHERIIF'S OFFICE / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP
Le suspect arrêté dans l'affaire des colis suspects envoyés à des démocrates est un homme de 56 ans, dont les déclarations passées indiquent clairement son antisémitisme, son racisme, son homophobie… et son admiration pour Donald Trump.

Cesar Sayoc, soupçonné d'avoir envoyé au moins treize bombes artisanales à des personnalités critiques envers le président américain, donne l'image d'un homme farouchement pro-Trump, épinglant sans relâche les démocrates dans des messages souvent incohérents sur les réseaux sociaux.

Musclé et les cheveux ras. Le suspect, qui se fait également appeler Cesar Altieri, est né le 17 mars 1962. Il a un casier judiciaire en Floride, où il habite dans la ville d'Aventura, au nord de Miami. Les premières images de son arrestation, dans la région de Fort Lauderdale, montrent un homme râblé et très musclé, en débardeur noir, les cheveux ras à l'exception d'une fine queue de cheval.

"CNN sucks". Les fenêtres d'une camionnette blanche qui lui aurait appartenu sont couvertes de photos de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence, aux côtés des visages, couverts d'une cible rouge, de la démocrate Hillary Clinton et de l'ancien président démocrate Barack Obama. Un autocollant attaque également CNN, une chaîne régulièrement critiquée par Donald Trump. "CNN sucks" ("CNN est nulle"), proclame cet autocollant.

Les deux démocrates et CNN figurent parmi les destinataires des engins explosifs interceptés cette semaine à travers les Etats-Unis.

 

Raciste, antisémite et homophobe. "Il était très en colère contre le monde, les Noirs, les juifs, les gays", a déclaré Debra Gureghian, manager d'une pizzeria à Fort Lauderdale qui l'avait embauché pour conduire sa camionnette de livraison pendant plusieurs mois, jusqu'en janvier. "Il n'a jamais dit qu'il voulait les tuer, les assassiner ou leur lancer une bombe, il disait juste 'Si ça ne tenait qu'à moi, les gays, Noirs et juifs ne survivraient pas'", a-t-elle raconté au Washington Post, ajoutant qu'il semblait "fou" et "très, très étrange". 

En 2002, Cesar Sayoc avait été inculpé pour une menace à la bombe contre un fournisseur d'électricité, selon les archives judiciaires du comté de Miami-Dade. Il avait écopé d'une peine d'un an avec sursis. Auparavant, il avait déjà été accusé de vol et de violences domestiques.

Qui sont les personnes visées par les colis piégés ?

Fan absolu de Donald Trump. Cesar Sayoc portait une casquette rouge marquée du slogan de Donald Trump "Make America Great Again" sur une photo qu'il avait publiée sur son compte Facebook. Dans des tweets souvent décousus et mal orthographiés, accompagnés de nombreux retweets de photomontages rudimentaires, Cesar Sayoc appelait ces derniers jours à voter républicain le 6 novembre lors des élections parlementaires qui seront déterminantes pour la suite du mandat de Donald Trump.

"Joyeux anniversaire meilleur commandant en chef perturbateur qui secoue Washington dans tous les sens", avait écrit Cesar Sayoc en juin pour l'anniversaire de Donald Trump, qui de par sa fonction est commandant en chef de l'armée américaine.

Des zones d'ombre sur son parcours et ses origines. Sur l'un de ses comptes, Sayoc se décrivait comme un ancien joueur professionnel de football, pratiquant aussi un sport de combat en cage. Certains médias avancent qu'il avait eu une carrière de danseur de type Chippendales. Il dit avoir fait des études vétérinaires à l'université en Caroline du Nord. Cesar Sayoc a également fait référence à de nombreuses reprises à la tribu amérindienne Séminole, tout en mentionnant des origines philippines.