États-Unis : le Nebraska reprend les exécutions après 20 ans

Le Nebraska pourrait exécuter son premier condamné à mort depuis 20 ans.
Le Nebraska pourrait exécuter son premier condamné à mort depuis 20 ans. © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Jose Sandoval devrait être exécuté par injection létale dans les prochaines semaines, une première au Nebraska depuis 1997.

C'est un virage à 180 degrés. Alors que l'État du Nebraska, dans le centre des États-Unis, était en passe d'abolir la peine de mort il y a deux ans, celle-ci va faire son retour, 20 ans après la dernière exécution. Jose Sandoval, 38 ans, dans le couloir de la mort pour le meurtre de cinq personnes lors d'un braquage de banque en 2002, a été informé jeudi dernier que les responsables pénitentiaires veulent l'exécuter avec une association médicamenteuse non expérimentée.

Un nouveau protocole d'injection létale. L'utilisation prévue d'un nouveau protocole médicamenteux pourrait entraîner des recours en justice, les opposants à la peine de mort ayant émis des inquiétudes à ce sujet. "Toute nouvelle association médicamenteuse signifie que l'exécution est une sorte d'expérimentation humaine. Ça ne veut pas dire que ça ne va pas marcher mais ça soulève de nouvelles questions auxquelles les prisonniers vont à coup sûr demander à la justice de répondre", a souligné Robert Dunham, membre du centre d'information sur la peine capitale.

Légalement, les autorités peuvent demander à ce que Jose Sandoval soit exécuté au plus tôt deux mois après l'avoir informé du nouveau protocole d'injection létale. Si son exécution a lieu, il serait le premier prisonnier à être mis à mort au Nebraska depuis 1997 lorsque cet État utilisait la chaise électrique. 

La difficulté des injections létales. A l'instar de nombreux États, comme l'Arkansas, où la directrice de l'administration pénitentiaire de l'État, a elle-même acheté 40 ampoules de midazolam, le Nebraska a peiné à trouver les substances nécessaires aux injections létales. Les groupes pharmaceutiques ont en effet cédé aux pressions de l'opinion publique en cessant de fournir ces produits. Les autorités n'ont pas révélé de quelle manière elles se sont approvisionnées pour ce nouveau protocole, composé d'un sédatif, d'un puissant analgésique, d'un relaxant musculaire et de chlorure de potassium, qui arrête le cœur. Danielle Conrad, de l'antenne du Nebraska de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), a dénoncé un "cocktail pour injection létale non testé et expérimental". "Nous sommes horrifiés", a-t-elle insisté.

Un nombre d'exécutions en baisse. La peine de mort avait été supprimée par les parlementaires du Nebraska en 2015 mais elle a été réintroduite lors d'un référendum d'initiative populaire en 2016. Le nombre d'exécutions a reculé aux États-Unis au cours de la dernière décennie, avec 23 réalisées depuis le début de l'année, selon le Centre d'information sur la peine capitale. Il y en avait eu 98 en 1999 et 52 en 2009.