États-Unis : le jour où trois hommes se sont volatilisés de la prison d'Alcatraz, réputée comme étant la plus sécurisée du pays
Donald Trump a annoncé vouloir rouvrir la célèbre prison d’Alcatraz pour y enfermer les criminels les plus dangereux. Fermé depuis 1963, ce pénitencier mythique est entré dans la légende après l’évasion spectaculaire de trois détenus en 1962, jamais retrouvés depuis.
Donald Trump a annoncé avoir demandé à son administration la réouverture et la modernisation de l'emblématique prison d'Alcatraz, dans la baie de San Francisco, pour y enfermer les criminels les plus violents, dimanche soir dans un message sur son réseau social. "Depuis trop longtemps, l'Amérique est victime de criminels vicieux, violents et récidivistes, la lie de la société, qui n'apporteront jamais rien d'autre que la misère et la souffrance", a écrit le milliardaire républicain sur Truth Social.
L'établissement, où avaient été emprisonnés les plus grands chefs de la mafia et notamment Al Capone, a été fermé après seulement 29 ans de service (1934-1963) en raison de coûts de fonctionnement trop importants, selon le Bureau des prisons américain. Durant ces trois décennies de service, plusieurs prisonniers ont tenté de s’évader, et seulement trois auraient réussi à rejoindre la terre ferme sans se faire attraper par les forces de l’ordre.
En effet, le 12 juin 1962, à l’aube, les gardiens de la prison d’Alcatraz ont vécu l’impensable : trois détenus ont disparu. Dans leurs lits, des têtes factices en plâtre, peintes et coiffées de vrais cheveux, ont berné les gardiens qui étaient censés effectuer des rondes de nuit. Frank Morris, cerveau de l’opération, et les frères Clarence et John Anglin ont réussi à s’évaporer de la prison réputée la plus sûre des États-Unis.
Isolée au milieu de la baie de San Francisco, Alcatraz était considérée comme inviolable : surveillance constante, eaux glaciales, courants violents. Pourtant, dès décembre 1961, les trois hommes ont commencé à préparer leur évasion, aidés par un quatrième complice, Allen West, qui échouera à s’échapper.
Avec plus de 50 imperméables volés, ils auraient fabriqué une embarcation gonflable
À l’aide de scies récupérées, d’une perceuse artisanale faite d’un moteur d’aspirateur, ils ont creusé nuit après nuit l’arrière de leurs cellules, cachant les trous avec des objets du quotidien. Des guetteurs avaient été réquisitionnés pour prévenir de l'arrivée des gardiens. Après plusieurs semaines, ils ont fini par accéder à un couloir, puis ont grimpé sur le toit de leur bloc, où ils ont installé un atelier clandestin.
Avec plus de 50 imperméables volés ou récupérés, ils ont fabriqué une embarcation gonflable de 1,80 m sur 4,30 m et des gilets de sauvetage, vulcanisés à la vapeur, selon des informations consultables sur le site du FBI. Le 11 juin, après le dernier décompte, ils ont réussi à s’échapper par un conduit d’aération, franchissent la clôture, et mettant leur radeau à l’eau en direction d’Angel Island.
Malgré des recherches intensives, seuls quelques objets — pagaie, gilet, lettres — ont été retrouvés, mais aucune trace des fugitifs. Le FBI a longtemps penché pour une noyade, mais ils n’ont jamais été en mesure d’apporter une preuve formelle. L’enquête a été classée en 1979, mais l’affaire reste l’une des plus grandes énigmes de l’histoire carcérale américaine.