États-Unis : Au Texas, un juge complique le remboursement de médicaments anti-sida

PrEP
Un juge américain a donné raison mercredi à des employeurs chrétiens qui refusent, de fournir à leurs salariés une assurance santé remboursant les médicaments de prévention du virus du sida (PrEP). © THOM LEACH / SCIENCE PHOTO LIBRA / TLE / Science Photo Library via AFP
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Europe 1 avec AFP
Aux États-Unis, un juge américain a donné raison ce mercredi à des employeurs chrétiens refusant, pour des raisons religieuses, de fournir une assurance santé remboursant les médicaments de prévention contre le virus du sida. L'administration Biden "est dévouée à la protection de l'accès des Américains à des soins préventifs gratuits", affirme Washington, qui annonce que la décision sera "examinée".

Un juge américain a donné raison mercredi à des employeurs chrétiens qui refusent, pour des raisons religieuses, de fournir à leurs salariés une assurance santé remboursant les médicaments de prévention du virus du sida. Le magistrat Reed O'Connor d'un tribunal fédéral du Texas, connu pour avoir pris plusieurs décisions hostiles à la grande loi sur l'assurance médicale de l'ex-président Barack Obama, s'est attaqué mercredi à un nouvel aspect de ce texte surnommé "Obamacare".

La loi impose aux assureurs privés de rembourser certains soins préventifs et laisse aux autorités sanitaires le soin de définir lesquels. Celles-ci ont inclus en 2020 les médicaments dit PrEP, des comprimés qui empêchent la transmission du VIH et sont recommandés par les autorités sanitaires notamment aux hommes gays.

Convictions religieuses

Plusieurs personnes et deux entreprises ont alors saisi la justice pour contester, entre autres, la couverture de ces médicaments, au nom de leurs convictions religieuses. Ils estiment que cela "les rend complices de comportements homosexuels", rappelle le juge O'Connor dans sa décision. L'un des plaignants encourt une amende de 100 dollars par jour en cas de non respect de la loi Obamacare, continue le magistrat pour qui l'obligation de rembourser les pilules PrEP viole la loi fédérale sur les libertés religieuses.

La Maison Blanche a réagi dans la soirée mercredi en affirmant que la décision allait être "examinée". L'administration Biden "est dévouée à la protection de l'accès des Américains à des soins préventifs gratuits", a affirmé dans un tweet la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, soulignant l'importance de l'"Obamacare" pour une telle protection.

"Homophobie"

Le jugement a été aussi vivement critiqué par la cheffe démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui déclare dans un communiqué que "cette décision dérangeante relève ouvertement de l'homophobie". L'élue inscrit la décision dans le sillage de l'arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis qui, en juin, a dynamité le droit à l'avortement dans le pays.

La PrEP, pour "prophylaxie pré-exposition", est recommandée systématiquement aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, aux hétérosexuels qui ont des comportements à risque, et aux personnes qui utilisent des seringues pour se droguer. Alors que le PrEP est efficace à 99%, seulement 23% des personnes qui pourraient en bénéficier l'utilisaient en 2019.