Espagne : Rajoy cité comme témoin au procès d'un réseau de corruption

Mariano Rajoy est au pouvoir depuis 2011.
Mariano Rajoy est au pouvoir depuis 2011. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP , modifié à
Le chef du gouvernement est cité comme témoin dans un procès pour détournement de fonds publics. 

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy va comparaître pour la première fois en tant que témoin dans un procès sur un réseau de corruption, fléau qui lui avait fait perdre la majorité absolue en 2015. "Il est cité comme témoin. La date n'a pas encore été fixée", a déclaré à un porte-parole de l'Audience nationale, haut tribunal spécialisé notamment dans les affaires politico-financières.

Le parti de Rajoy éclaboussé par de nombreuses affaires de corruption. Cette annonce a aussitôt fait les gros titres en Espagne où Mariano Rajoy préside le Parti populaire (PP, droite) depuis plus de 12 ans et le gouvernement conservateur depuis 2011. "C'est la première fois qu'un tribunal - par deux votes contre un - décide que M. Rajoy doit comparaître", a expliqué à l'AFP l'historien et professeur de sciences politiques Ferran Requejo.

"C'est un précédent important", a-t-il ajouté, "parce que le PP est le parti éclaboussé par le plus grand nombre d'affaires de corruption" en Espagne.

Un réseau de détournement de fonds publics. Mariano Rajoy, 62 ans, comparaîtra en tant que témoin au procès dit du réseau Gurtel, actuellement en cours dans la banlieue de Madrid. Trente-sept personnes - dont plus de douze anciens élus et ex-responsables du PP - y sont jugées depuis octobre, soupçonnées d'avoir participé à un réseau sophistiqué de détournement de fonds publics entre 1999 et 2005.

Selon l'accusation, ce réseau était dirigé par l'homme d'affaires Francisco Correa, qui versait des pots-de-vin et offrait d'importants cadeaux à des fonctionnaires et des élus, pour que ces derniers attribuent des marchés publics à certaines entreprises "amies". L'affaire "Gurtel" avait notamment entraîné la démission en 2014 de la ministre de la Santé Ana Mato, dont l'ex-mari -maire de la ville de Pozuelo de Alarcon entre 2003 et 2009- est jugé pour avoir bénéficié des largesses du réseau.