Espagne : Rajoy annonce qu'il va quitter la tête du Parti Populaire

Mariano Rajoy prend du retrait avec la politique espagnole.
Mariano Rajoy prend du retrait avec la politique espagnole. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Renversé vendredi par le Parlement, Mariano Rajoy va quitter la tête du Parti populaire, qu'il occupait depuis près de quinze ans.

Figure centrale de la politique espagnole depuis près de quinze ans, l'ancien chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a annoncé mardi qu'il quittait la tête du Parti populaire (PP) quelques jours après avoir été renversé par le parlement

"Point final". "Le moment est arrivé de mettre un point final à cette étape. Le Parti populaire doit continuer à avancer et à construire son histoire au service des Espagnols sous la direction d'une autre personne", a déclaré Mariano Rajoy, 63 ans, à l'issue d'une réunion des dirigeants de son parti conservateur à Madrid. "C'est le mieux pour le Parti populaire, pour moi et, je pense, aussi pour l'Espagne", a-t-il ajouté.

Président du parti depuis 2004, Mariano Rajoy a annoncé la tenue prochaine d'une réunion de la direction du PP afin de "convoquer un congrès extraordinaire" voué à désigner un nouveau président. Sans donner de précision sur la date de ce congrès, il a indiqué qu'il resterait président du parti d'ici là.

Une volonté des électeurs du PP. Le départ de la tête du PP de Mariano Rajoy, dont le sort s'est joué en à peine une semaine après le dépôt d'une motion de censure le 25 mai que peu d'observateurs voyaient réussir, clôt pour de bon un chapitre de l'histoire politique espagnole. Mi-mai, 86% des personnes interrogées par l'institut Metroscopia, et 63% des électeurs du PP, pensaient déjà que le temps était venu pour lui de laisser la main.

37 ans de politique. "Durant 37 ans, j'ai servi le parti dans tous types de fonctions, de militant de base à président local, jusqu'à être votre président national", a déclaré Mariano Rajoy, qui avait élu pour la première fois en 1981 dans sa Galice natale. Chef de l'exécutif depuis décembre 2011, il avait survécu à plusieurs crises majeures, de la récession, dont il est sorti au prix d'une sévère cure d'austérité, aux mois de blocage politique en 2016 jusqu'à la tentative de sécession de la Catalogne l'an dernier.

Un scandale de trop. Mais pas à la motion de censure, adoptée vendredi par le Parlement, et qui a porté le socialiste Pedro Sanchez au pouvoir. Cette motion avait été déposée au lendemain de la condamnation le 24 mai du PP dans un méga-procès pour corruption, appelé "Gürtel", qui aura été l'affaire de trop pour le parti conservateur empêtré dans plusieurs scandales.

Et après ? Maintenant que Mariano Rajoy a annoncé son départ, le PP, qui reste le premier parti à la chambre et dispose de la majorité absolue au Sénat, va devoir lui trouver un remplaçant. Ce qui ne sera pas chose aisée, l'ancien chef du gouvernement n'ayant pas ouvertement désigné de successeur.

Les noms qui circulent pour prendre la suite sont ceux de l'ancienne ministre de la Défense, Maria Dolores de Cospedal, actuelle numéro deux du PP, de Soraya Saenz de Santamaria, vice-présidente du gouvernement déchu, ou d'Alberto Nuñez Feijoo, président de la Galice dont Mariano Rajoy est originaire.