Espagne : Mariano Rajoy renversé par le Parlement et remplacé par Pedro Sanchez

Mariano Rajoy, Pedro Sanchez crédit : PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP - 1280
Mariano Rajoy (gauche) n'est plus chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez lui succède (droite) © PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
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avec AFP , modifié à
En votant la motion de censure socialiste, le Parlement espagnol renverse le chef du gouvernement Mariano Rajoy vendredi et le remplace par Pedro Sanchez. 

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, coulé par un scandale de corruption, a été renversé vendredi par le Parlement qui a dans le même temps accordé sa confiance au socialiste Pedro Sanchez. La motion de censure contre le dirigeant conservateur, qui est resté au pouvoir plus de six ans, a été adoptée vers 11h30 avec comme prévu une majorité de 180 députés sur 350.

Un chef de gouvernement débarqué en une semaine. Le sort de Mariano Rajoy s'est donc joué en à peine une semaine depuis le dépôt vendredi par le Parti Socialiste (PSOE) de Pedro Sanchez de cette motion, au lendemain de l'annonce de la condamnation du Parti Populaire du chef du gouvernement dans un méga-procès pour corruption, baptisé Gürtel.

Peu de temps avant le vote, Mariano Rajoy, premier chef de l'exécutif renversé par une motion de censure en Espagne depuis le retour à la démocratie, avait reconnu sa défaite. "Nous pouvons présumer que la motion de censure sera adoptée. En conséquence, Pedro Sanchez va être le nouveau président du gouvernement", a-t-il déclaré, dans une courte allocution acclamée par ses partisans, félicitant son rival et soulignant son "honneur" d'avoir dirigé le pays. 

Pedro Sanchez tient sa revanche. À 46 ans, Pedro Sanchez tient enfin sa revanche, lui dont l'investiture à la tête du gouvernement avait été rejetée par les députés en mars 2016 avant qu'il ne réalise en juin de la même année le pire score de l'histoire du PSOE aux élections législatives.

Débarqué du poste de numéro de sa formation à la suite de cette déroute électorale, il en a repris les rênes l'an dernier grâce au soutien de la base contre les barons du PSOE. Monté au front contre Mariano Rajoy dès l'annonce le 24 mai de la condamnation du Parti Populaire dans le scandale Gürtel, il a tenté cette fois avec succès un coup de poker politique.