En tout, 21 étrangers figuraient parmi les 55 passagers de l'avion détourné, les autres étant Égyptiens. 1:14
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Jean-Luc Boujon et T.M. , modifié à
Tamer Hassanein était l'un des passagers de l'avion détourné par un Égyptien, lundi. Sur Europe 1, il raconte cette prise d'otages.
TÉMOIGNAGE

Tamer Hassanein faisait partie des 55 passagers de l'avion d'Egyptair, détourné lundi vers un aéroport de Chypre par un homme qui demandait à voir son ex-épouse. Muni d'une ceinture d'explosifs qui s'est depuis révélée factice, le pirate de l'air menaçait de tout faire sauter. Il s'est finalement rendu à la police chypriote après avoir libéré la plupart des passagers. 

"Je sentais que quelque chose était bizarre". "Je sentais que quelque chose était bizarre dans l'avion. Les rideaux étaient fermés, l'hôtesse de l'air était devant, elle n'était pas à l'aise", raconte le Franco-Egyptien au micro d'Europe 1. "Quelques minutes plus tard, ils ont demandé les passeports de tous les passagers. Quelques dames avec nous se sont demandées ce qu'il se passait, si on était otages. L'hôtesse de l'air a dit 'oui, il faut garder le calme, on va bientôt atterrir'. Le stress monte. On se dit 'peut-être qu'il va tirer sur tout le monde'", confie-t-il.

"On a discuté, il était calme". Au cours de la prise d'otages, Tamer Hassanein, à défaut de se prendre en photo, a même pu discuter avec le pirate de l'air. "J'ai demandé si je pouvais parler avec lui, il m'a dit de venir. On a discuté, il était calme. Il avait une ceinture avec des bombes dedans, des plastiques blancs avec des fils électriques. Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça, je lui ai dit qu'il y avait des familles, des hommes, des femmes, des enfants. Il m'a dit n'avoir aucun problème avec les passagers, mais avec le système en Egypte. 'L'avion est en otage, on fait ce que je veux, va à ta place' m'a-t-il dit".

"Il allait faire une grande bêtise pour pas grand-chose". "Quand l'avion a atterri, il a dit 'allez-y, on va libérer les femmes d'abord, avec les enfants puis les hommes, mais gardez les cinq Européens avec moi'", détaille le Français. "C'était difficile, j'ai cru vivre les dernières minutes de ma vie. Et finalement, il a lancé les ceintures. C'est une histoire d'amour perdu. Il allait faire une grande bêtise pour pas grand-chose".