Douze pays soutiennent le pacte mondial sur l'information de RSF

Christophe Deloire, président de RSF, serre ici la main d'Emmanuel Macron, qui fait partie des signataires de l'appel.
Christophe Deloire, président de RSF, serre ici la main d'Emmanuel Macron, qui fait partie des signataires de l'appel. © YOAN VALAT / POOL / AFP
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avec AFP
Cette initiative de RSF propose que l'espace mondial de l'information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l'humanité.

Douze chefs d'Etat et de gouvernement ont endossé dimanche à Paris l'idée d'un "pacte sur l'information et la démocratie" initiée par l'organisation Reporters sans frontières afin de mieux protéger la liberté de la presse et lutter contre la désinformation. Les douze pays qui ont endossé cette initiative sont le Burkina Faso, le Canada, le Costa Rica, le Danemark, la France, la Lettonie, le Liban, la Lituanie, la Norvège, le Sénégal, la Suisse et la Tunisie.

"Offensive idéologique". "On a une offensive idéologique du djihadisme, de régimes autoritaires, de mouvements extrêmes qui de tous côtés se dévoilent être des ennemis de la liberté (...), cherchent à contrôler, censurer, exporter leur modèle, qui lancent des campagnes massives de désinformation et qui s'attaquent aux journalistes", a déploré le président français Emmanuel Macron au premier Forum de Paris sur la Paix.

Internet et réseaux sociaux, des outils à double tranchant. Si l'internet  et les réseaux sociaux ajoutent un nouvel espace de liberté, ils "offrent aussi des opportunités de manipuler les opinions à grande échelle et fragilisent l'économie (des médias)", a-t-il ajouté lors d'une présentation de l'initiative de RSF. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a aussi mis en garde contre le "risque de détournement de ces nouveaux outils pour exciter la haine, le conflit et même la guerre".

L'information, un bien commun de l'humanité ? L'initiative de RSF propose que l'espace mondial de l'information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l'humanité, dans lequel soient garantis la liberté, le pluralisme et l'intégrité des informations. "Le droit à l'information n'est pas seulement l'apanage des pays développés. En Afrique, il y a également une volonté de plus en plus affirmée d'assurer la protection des journalistes et de créer les conditions d'un exercice libre de cette profession", a renchéri le président sénégalais Macky Sall. "Aucun journaliste n'a été emprisonné ou interpellé depuis que je suis à la tête de ce pays", a-t-il assuré, ajoutant que le "plus "grand ennemi" des médias n'est pas l'Etat mais "le pouvoir de l'argent et les pouvoirs obscurantistes qui créent des organes de presse pour en faire des instruments de propagande et de pression".