Des médecins appellent à la protection de leur confrères soudanais

L'urgentiste Patrick Pelloux fait partie des signataires de cette tribune.
L'urgentiste Patrick Pelloux fait partie des signataires de cette tribune. © Patrick Kovarik/AFP
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avec AFP
"Nos collègues soudanais sont l'objet d'une répression inouïe de la part du régime au pouvoir à Khartoum", s'indignent entre autres, Bernard Kouchner, Patrick Pelloux et la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi dans le "JDD".

Une soixantaine de médecins, dont l'ancien ministre Bernard Kouchner, l'urgentiste Patrick Pelloux et la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi appellent "à la protection immédiate de leurs confrères soudanais", dans une tribune publiée dimanche dans le JDD. "Nos collègues soudanais sont l'objet d'une répression inouïe de la part du régime au pouvoir à Khartoum", s'indignent-ils.

Un appel adressé "aux organisations médicales internationales et aux nations unies". Cet appel, initié par le pédiatre Jacky Mamou, président d'Urgence Darfour est adressé "aux organisations médicales internationales et aux Nations unies". Parmi les signataires : les anciens ministres et médecins Bernard Kouchner et Xavier Emmanueli, l'urgentiste Patrick Pelloux, la prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, le chirurgien et président honoraire de Médecins sans frontières Jacques Bérès, le directeur régional honoraire de l'OMS Marc Danzon, l'endocrinologue et président de Médecins du monde Philippe De Botton, le directeur général honoraire de Médecins du monde Michel Brugière, l'infectiologue et président honoraire de la Croix Rouge française Marc Gentillini, le gastro-entérologue et président honoraire de Médecins du monde Bernard Granjon.

Un vaste mouvement de contestation a débuté le 19 décembre au Soudan après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, en plein marasme économique. Selon des ONG, des centaines de personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations. Un bilan officiel fait état de 31 morts. L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch évoque pour sa part au moins 51 morts.

"Un médecin a été froidement abattu alors qu'il soignait des manifestants". Après avoir cité l'arrestation de quatre médecins et l'irruption des membres des forces de sécurité soudanaises dans un hôpital, les signataires indiquent que "le 17 janvier, un médecin, le Dr Babiker, a été froidement abattu alors qu'il soignait des manifestants blessés et qu'il s'était présenté aux forces de sécurité. 28 collègues sont actuellement retenus en détention".

"Cette situation n'est pas acceptable et nous faisons appel à la protection immédiate de nos confrères soudanais pour qu'ils puissent donner des soins à tous les patients, en toutes circonstances." "Il faut exiger la libération de tous les collègues emprisonnés et qu'une enquête internationale soit diligentée sur l'assassinat du Dr Babiker", ajoutent-ils.