Des femmes noires posent le poing levé à l'école militaire de West Point

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Les 16 femmes, en passe de devenir aspirantes, ont suivi, à leur manière, une tradition photographique bien ancrée à West Point.
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avec AFP
16 élèves officières de la prestigieuse école militaire américaine ont déclenché une polémique en imitant le geste des Black Panthers sur un cliché.

L'école militaire américaine de West Point a ouvert une enquête après que 16 femmes noires parmi ses élèves ont posé le poing levé sur une photo, a annoncé samedi un porte-parole de la prestigieuse institution.

Un creuset d'intégration. La posture adoptée par ces 16 élèves officières en uniforme a été vue par certains comme un signe de ralliement implicite au mouvement militant Black Lives Matter ("les vies noires comptent"), alors que West Point se veut un creuset d'intégration de toutes les origines raciales. "Une enquête est ouverte sur cette affaire. Nous pouvons confirmer que les élèves officières sur cette photo font partie de la promotion de 2016 de West Point", a déclaré le lieutenant-colonel Christopher Kasker, porte-parole de l'école militaire située au nord de New York.

Une mini-tempête. Les 16 femmes, en passe de devenir aspirantes, ont suivi une tradition photographique bien ancrée à West Point, qui veut que les futurs diplômés imitent les poses guindées, le visage grave, de leurs prédécesseurs au 19e siècle. Mais si poser sabre au clair ne suscite aucune controverse -ce qu'elles ont d'ailleurs fait sur une autre photo-, les 16 élèves officières ont déclenché une mini-tempête en levant leur poing dans une école dont les diplômés sont très majoritairement masculins et blancs.

Défense d'exprimer des opinions politiques. Cette attitude viole une directive du ministère de la Défense qui prohibe aux personnels militaires de s'engager dans une activité politique partisane, ont réagi des officiers d'active et des anciens combattants. D'autres ont vu un hommage au poing levé symbole du nationalisme noir, incarné par le mouvement des Black Panthers au temps de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Dans ce sillage, Black Lives Matter dénonce aujourd'hui les abus policiers contre les Noirs en Amérique.

Mais des voix se sont aussi élevées pour défendre les 16 élèves officières, en affirmant qu'elles étaient davantage tendance "Beyoncé" que "Black Panthers". "Elles sont fières. Point à la ligne", a ainsi écrit Mary Tobin, une ancienne officière diplômée de l'école. Leur poing levé "n'était pas un témoignage d'allégeance à un quelconque mouvement ou parti politique. C'était un geste d'unité entre des sœurs, illustrant leur succès".