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Crise politique en Serbie : le pays sur le point d'avoir un nouveau gouvernement

Europe 1 avec AFP . 2 min
Crise politique en Serbie :  Belgrade sur le point d'avoir un nouveau gouvernement
Crise politique en Serbie : Belgrade sur le point d'avoir un nouveau gouvernement AFP / © Filip Stevanovic / ANADOLU / Anadolu via AFP

Sous pression depuis des mois, la Serbie s’apprête à nommer un nouveau gouvernement qui ressemble trait pour trait à l’ancien. Malgré les manifestations contre la corruption et les appels au changement, le président Vucic mise sur la continuité avec un Premier ministre novice et une équipe largement reconduite.

La Serbie est sur le point mercredi de se doter d'un nouveau gouvernement, très semblable à l'ancien, 77 jours après la démission de l'ex-Premier ministre sur fond de manifestations massives contre la corruption. Les députés, convoqués depuis mardi, doivent voter pour le nouveau gouvernement après un débat.

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Avec 25 ministres de plein exercice, cinq sans portefeuilles et des poids lourds inamovibles aux Finances, à l'Intérieur et à la Défense, le gouvernement proposé par le novice en politique Duro Macut, un endocrinologue nommé Premier ministre par le président Aleksandar Vucic, ressemble beaucoup à l'ancien.

"La Serbie est lasse des divisions et des blocages"

Sur les 30 ministres, deux-tiers étaient déjà en poste dans l'ancien gouvernement, neuf sont des femmes. "Vous ressemblez plus à un gouvernement d'occasion qu'à un gouvernement neuf", a d'ailleurs lancé depuis l'hémicycle mardi, Aleksandar Jovanovic, parlementaire d'opposition (écologiste).

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"Politiquement et idéologiquement, ce gouvernement s'inscrit plus dans la continuité que dans la rupture avec celui d'avant", estime aussi Bojan Klacar, directeur du Centre pour des élections libres et de la démocratie (CeSID), une ONG indépendante, à l'AFP.

Mis en difficulté depuis des mois par des manifestations massives contre la corruption et pour l'Etat de droit, nées de l'effondrement mortel de l'auvent de la gare de Novi Sad le 1e novembre, Aleksandar Vucic a durci le ton ces dernières semaines contre les manifestants qu'il accuse de "fomenter un coup d'Etat", et les blocages qu'il accuse de détruire l'Economie.

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"La Serbie est lasse des divisions et des blocages", a d'ailleurs dit Macut mardi, ajoutant que sa "première tâche" serait de faire fonctionner les institutions "à pleine capacité".

Un nouveau Premier ministre avec aucune expérience politique

Les ministères de l'Europe et l'Education — sujet brûlant après des mois de manifestations menées par les étudiants et de grève des professeurs, ont été attribués à des hommes politiques proches du pouvoir.

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Le ministère de l'Information a été confié à Boris Bratina, célèbre pour son opposition à l'entrée de la Serbie dans l'Union européenne dont il a brulé un drapeau en 2009.

Le nouveau Premier ministre n'a aucune expérience politique — sinon d'avoir participé aux prémices du nouveau mouvement politique inauguré samedi par le président. C'est d'ailleurs à ce titre qu'il a reçu mandat de former un gouvernement.

Des manifestations importantes dans tout le pays depuis quelques mois

Ce mouvement politique qui n'a pas encore été baptisé a été lancé lors d'un évènement organisé ce weekend à Belgrade, auquel 55.000 personnes ont participé, selon un groupe de comptage indépendant. Vucic avait affirmé sur scène que 145.000 personnes étaient présentes.

Au-delà de la bataille des chiffres, "la participation, l'énergie et le message n'étaient pas aussi fort que ce qu'il espérait", avance Klacar, tout en ajoutant que la base fidèle de Vucic était là. "Après des mois sur la défensive, ce rassemblement leur a permis de reprendre un peu de terrain politique".