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Robin Dussenne avec AFP / Crédits photo : KAWNAT HAJU / AFP , modifié à
Plus de six mois après l'attaque du Hamas contre Israël, les forces israéliennes ont mené de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza et le Hezbollah libanais a lancé des salves de roquettes vers le nord israélien, sur fond samedi de crainte d'une attaque iranienne contre Israël.

Le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, a annoncé vendredi avoir lancé "des dizaines de roquettes" sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban. L'armée israélienne a indiqué de son côté qu'"environ 40 tirs ont été détectés en provenance du territoire libanais, dont certains ont été interceptés" grâce à son dôme de fer. "Aucun blessé n'a été signalé", a précisé l'armée, ajoutant qu'elle avait auparavant intercepté deux "drones explosifs du Hezbollah".

Selon le Colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne, Israël est prêt à riposter. "Si le Hezbollah continue d'attaquer Israël, tout est envisageable", lance-t-il. Les tirs de missiles sont réguliers dans la zone et interviennent alors que la crainte d'une guerre totale se fait sentir.

Joe Biden s'attend à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action

À Washington, le président américain Joe Biden a dit dans la foulée qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action, en réponse à une question sur les menaces contre Israël, accusé par la République islamique d'être à l'origine de la frappe contre son consulat à Damas le 1er avril.

Après l'annonce mercredi de Joe Biden, selon laquelle l'Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël. Autre signe des tensions, la compagnie aérienne allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé vendredi la suspension de leurs vols de et vers Téhéran jusqu'au jeudi 18 avril, et ne plus emprunter l'espace aérien iranien. 

D'après Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient, "l'Iran n'a pas forcément intérêt aujourd'hui à ouvrir un front direct face à Israël". "Il veut soutenir son allié, le Hamas, ce qu'il fait en laissant ses relais Hezbollah, milices chiites, irakiennes ou rebelles au Yémen, s'en prendre à Israël ou à des intérêts américains et occidentaux", explique-t-il.

Depuis le début de la guerre, au moins 360 personnes ont été tuées au Liban, essentiellement des combattants du Hezbollah. Vendredi, le Quai d'Orsay a recommandé aux Français de s'abstenir impérativement de se rendre en Iran ou au Liban, dans les territoires palestiniens ainsi qu'en Israël.

Les États-Unis annoncent l'envoi de renforts au Moyen-Orient

Les États-Unis ont annoncé vendredi l'envoi de renforts au Moyen-Orient alors qu'Israël est en alerte face à une possible attaque iranienne. Téhéran a promis une riposte à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas qui a fait, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran.

Sur le coup de minuit, samedi, l'armée israélienne a indiqué que les alertes ont retenti autour de la bande de Gaza alors que le Jihad islamique, second groupe islamiste palestinien après le Hamas, a revendiqué simultanément des tirs vers la ville israélienne de Sdérot en "réponse" aux frappes à Gaza. 

Alors que les médiateurs -- Qatar, Égypte, États-Unis -- attendent des réponses d'Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l'offensive israélienne ne connaît aucun répit dans le territoire palestinien. D'après le bureau de presse du Hamas, les forces israéliennes ont mené des dizaines de raids aériens vendredi sur plusieurs secteurs du centre de la petite bande de terre, dont Nousseirat.

Les négociations pour une trêve piétinent

Les négociations pour une trêve de plusieurs semaines associée notamment à la libération d'otages piétinent, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de les bloquer. Le 7 octobre, des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas -- qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne -- et lancé une vaste opération militaire qui a fait 33.634 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas.