Corée du Sud : démission collective des avocats de l'ex-présidente Park

L'ancienne présidente continue de clamer son innoncence
L'ancienne présidente continue de clamer son innoncence © JUNG YEON-JE / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Les avocats de l'ancienne présidente sud-coréenne, sous le coup de 18 chefs d'accusation dont celui de corruption, ont démissionné lundi pour protester contre la prolongation de la détention provisoire de leur cliente.

Les avocats de Park Geun-Hye, actuellement jugée pour corruption à Séoul, ont collectivement démissionné lundi, rapporte l'agence Yonhap, ce qui pourrait grandement retarder l'issue du procès de l'ex-dirigeante.

Dix-huit chefs d'accusation. Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Geun-Hye a été destituée et arrêtée en mars, puis inculpée en avril de 18 chefs d'accusation dans un retentissant scandale de corruption impliquant de grands conglomérats du pays, dont SamsungElle comparaît détenue depuis mars pour abus de pouvoir ou encore corruption.

Une démission pour protester contre l'atteinte à la présomption d'innocence. Sa détention provisoire a été prolongée la semaine dernière de six mois, le tribunal citant des risques de destruction de preuves si elle était libérée. C'est pour protester contre son maintien derrière les barreaux que les avocats de l'ancienne présidente ont présenté leur démission lundi, dénonçant une atteinte à la présomption d'innocence, rapporte l'agence Yonhap. "Étant arrivés à la conclusion que tout argument en défense était inutile, nous avons tous décidé de démissionner", a déclaré au tribunal un des conseils, Yoo Yeong-ha.

Une décision qui retarde les débats. Le tribunal les a enjoint de revenir sur leur décision, qui paralyse les débats puisque le procès ne peut se tenir sans avocat de la défense. Si l'équipe de conseils de Park Geun-Hye ne revient pas d'elle-même, des avocats commis d'office seront désignés. Cela retardera considérablement l'issue du procès puisqu'ils devront absorber un dossier épais de plus de 100.000 pages.

Des pressions politiques et de l'opinion. "Je suis arrivée à la conclusion qu'il est inutile de croire que le tribunal peut gérer l'affaire en ne tenant compte que de la Constitution et de sa conscience", a déclaré Park Geun-Hye dans ses premières déclarations au tribunal depuis l'ouverture des débats, en dénonçant des pressions de l'opinion et des pressions politiques. Ces six derniers mois ont été "une phase horrible et misérable", a affirmé l'ancienne chef dÉtat, évoquant "une souffrance dans [son] corps et [son] âme".

Elle clame toujours son innocence. Celle qui était arrivée menotée au tribunal a de nouveau clamé son innocence. "Je n'ai jamais accepté ou fait de requêtes de faveurs pendant mon mandat", a-t-elle déclaré. "Je crois qu'il est apparu clairement tout au long du procès que les soupçons n'étaient pas avérés."

Fille de l'ex-dictateur Park Chung-Hee, Park Geun-Hye est la troisième ancienne présidente jugée pour corruption, dans un pays régulièrement dénoncé pour les liens malsains entre le pouvoir politique et les grands conglomérats.