L'ONG Acted est basée au Niger depuis 2010. 1:24
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Capucine Rouault, édité par Ariel Guez , modifié à
Les hommes et femmes qui partent en mission dans des régions dangereuses sont tous formés par les ONG qui les envoient. Pour préparer au pire les humanitaires avant leur départ, certaines organisations n'hésitent pas à faire des simulations de braquage ou d'attaques. 

Comment les préparer au pire ? Les humanitaires sont souvent envoyés dans des zones de conflits et des pays instables, comme au Niger, où dimanche 9 août, sept membres de l'ONG Acted et leur guide ont été tués par des hommes armés. Depuis plusieurs années, les organisations non-gouvernementales réfléchissent à la préparation de leurs membres et ont développé plusieurs programmes pour les former aux risques du terrain. 

Des ateliers de réflexion... 

Certaines ONG n'hésitent pas à réaliser de faux kidnappings lorsque leurs volontaires sont recrutés pour partir vers un pays à risque. Mais rien de tel à Médecins sans frontières, explique au micro d'Europe 1 Sarah Château, une des coordinatrices de l'organisation. Elle préfère désormais les discussions avec les humanitaires pour tester leurs réactions. "Il y a des ateliers de trois jours sur la gestion d'un kidnapping où on va travailler autour d'une table ensemble sur les différentes étapes, heure après heure, sur comment on gère et comment on monte une cellule de crise, qui fait quoi, la famille, le contact avec les ravisseurs..."

...et des simulations de braquage et d'attaques

Chez Médecins du monde, le responsable de la sécurité Jonathan Fontenelle utilise un pays fictif comme fil rouge pendant cinq jours de formation. "Au fur et à mesure, le programme part en cacahuète, et on leur met la pression pour savoir comment ils gèrent", explique-t-il au micro d'Europe 1. Action contre la faim, quant à elle, met en situation chaque volontaire selon son terrain d'intervention. "La violence sur le terrain n'est jamais superposable au Yémen, en Centrafrique ou en Afghanistan", rappelle le président Pierre Michelleti.

Plusieurs choses peuvent donc être organisées pour s'assurer que les humanitaires sont prêts à partir. "Ça peut être une simulation d'une attaque contre le bureau, ça peut être une simulation d'un braquage routier", explique le président d'Action contre la faim. Néanmoins, reste une constance sur laquelle toutes les ONG s'accordent : si le risque zéro n'existe pas, le droit de retrait est bien réel.