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Elise Denjean, édité par Léa Leostic
Après les deux énormes explosions qui ont frappé Beyrouth mardi soir et fait plus de 100 morts et des milliers de blessés, tous les regards se tournent désormais vers le nitrate d'ammonium, à l'origine des déflagrations. En France, ce produit chimique avait provoqué l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001 et avait entraîné le renforcement du dispositif de surveillance.
DÉCRYPTAGE

Quelle est l’origine des deux explosions qui ont frappé la capitale libanaise mardi soir et fait, selon un bilan provisoire, plus de 100 morts, 4 000 blessés et 300 000 personnes sans domicile ? Un produit chimique est soupçonné d’avoir provoqué cette catastrophe : le nitrate d'ammonium. Utilisé pour la fabrication d'engrais ou d'explosifs, il a déjà, par le passé, engendré plusieurs drames, notamment l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001. Depuis, la réglementation française autour de la surveillance du nitrate d'ammonium a évolué à plusieurs reprises, afin de mieux encadrer le stockage de ce produit.

En France, des règles strictes et un seuil à ne pas dépasser

Seul, le nitrate d'ammonium n'est pas dangereux. Mais il peut se transformer en puissant explosif, s’il est par exemple contaminé par une substance incompatible ou fortement exposé à la chaleur. Sur le sol français, on compte une centaine de sites de stockage, tous soumis à des règles très strictes et à des seuils à ne pas dépasser : 1.250 à 5.000 tonnes maximum, selon le type de produit stocké.

"Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez avec ce produit-là. Il est vraiment très cadré, que ce soit en stockage comme en transport. Lorsqu'il y a un doute sur un produit, l'Ineris (l'Institut national de l’environnement et des risques industriels, ndlr) intervient et réalise des essais", détaille Marie-Astrid Soenen, de l'Ineris. "S'il y a un gros doute, on intervient pour dire si le produit présente un risque et si les conditions de stockage répondent bien aux caractéristiques techniques du produit."

Aujourd'hui, le nitrate d'ammonium français est principalement stocké dans des "big bag", des conteneurs souples et hermétiques qui réduisent le risque d'explosion.