Centrafrique : "des poursuites" contre les soldats français soupçonnés de viols

Des soldats français de la force Sangaris en Centrafrique. AFP
Des soldats français de la force Sangaris en Centrafrique. © AFP
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avec AFP , modifié à
LA RÉPONSE - Le ministre de la Justice centrafricain qui a annoncé ces poursuites a cependant mis en garde contre tout "amalgame".

L'affaire des viols présumés de soldats français sur des enfants centrafricains dépasse le cadre juridique français. La Centrafrique a en effet annoncé qu'elle allait engager des "poursuites" contre des militaires français soupçonnés de viol d'enfants à Bangui, a déclaré mercredi le ministre de la Justice Aristide Sokambi. Il s'agit de la première réaction officielle du gouvernement centrafricain à ce sujet.

L'annonce. "Des poursuites vont être engagées (...) c'est quand même des actes très graves (...) J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas d'amalgame, ce n'est pas Sangaris, ce n'est pas la France. C'est des individus, c'est des militaires et c'est contre ceux-là que nous nous insurgeons", a affirmé le ministre.

Les faits rapportés par les enfants. Les faits avaient été dénoncés dans un rapport interne de l'ONU, basé sur les témoignages d'une dizaine d'enfants. Le document, qui s'intitule Abus sexuel sur des enfants par des forces armées internationales, décrit des viols sur des jeunes garçons, âgés de 9 à 13 ans. Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et mai 2014, dans un camp de déplacés, situé près de l'aéroport M'Poko et du camp de l'opération militaire française Sangaris.

L'enquête en France. En France, une enquête judiciaire a été ouverte et le ministère de la Défense a déclassifié l'enquête de commandement, c'est-à-dire les investigations internes que l'armée a mené sur le dossier. Des investigations à présent transmises à la justice française.

Pour l'heure, sur la quinzaine de militaires visés par l'enquête, seulement trois soldats suspectés d'avoir pris part à ces abus sexuels ont été identifiés. Mais la justice ne les a pas encore questionnés, elle attend pour cela d'avoir un dossier solide, notamment sur les conditions de recueil des témoignages des six enfants. Un élément que l'ONU n'a pas encore communiqué. A ce stade, aucun des enfants cité dans le rapport n'a donc pu être interrogé par les enquêteurs.