Cardinal défroqué : un "signal clair" que les abus ne sont plus tolérés, selon les évêques américains

Theodore McCarrick a été défroqué par le pape, après avoir été jugé coupable par le Vatican d'avoir agressé un adolescent il y a près de 50 ans.
Theodore McCarrick a été défroqué par le pape, après avoir été jugé coupable par le Vatican d'avoir agressé un adolescent il y a près de 50 ans. © VINCENZO PINTO / AFP
  • Copié
avec AFP
Le président de la conférence des évêques américains s'est félicité samedi de la décision du pape de défroquer le cardinal McCarrick, estimant qu'"aucun évêque n'est au-dessus de la loi".

En défroquant l'ex-cardinal américain Theodore McCarrick, le pape François a envoyé un "signal clair" sur le fait que les abus sexuels ne seraient plus tolérés au sein de l'Eglise catholique, a déclaré samedi le président de la conférence des évêques américains. "Aucun évêque, aussi influent soit-il, n'est au-dessus de la loi de l'Eglise", a ajouté le cardinal Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston dans un communiqué. "Pour ceux que McCarrick a agressés, je prie pour que ce jugement soit un petit pas, parmi d'autres, vers la guérison. Pour nous, les évêques, cela renforce notre détermination à respecter l'Evangile", a encore dit Mgr DiNardo, en appelant les victimes de membres du clergé à se manifester auprès des forces de l'ordre et de leur diocèse.

Une première dans l'histoire de l'Eglise catholique. "Je suis reconnaissant au pape François pour la façon déterminée dont il mène la réponse de l'Eglise", a-t-il poursuivi. Le souverain pontife a rendu à l'état laïque Theodore McCarrick, ancien archevêque émérite de Washington âgé de 88 ans, jugé coupable par le Vatican d'avoir agressé un adolescent il y a près de 50 ans, et soupçonné d'autres abus. C'est la première fois dans l'histoire de l'Eglise catholique qu'un cardinal est défroqué dans une affaire d'agression sexuelle.

Le scandale autour de Mgr McCarrick, l'un des évêques américains les plus influents, a fortement ébranlé l'église catholique américaine. Cet été, les services du procureur de Pennsylvanie lui ont porté un nouveau coup en détaillant les abus perpétrés par plus de 300 prêtres de cet Etat sur un millier d'enfants au cours de plusieurs décennies et en accusant la hiérarchie d'une certaine complaisance.

Des enquêtes dans une vingtaine d'Etats. La justice américaine a depuis ouvert des enquêtes dans une vingtaine d'Etats et plusieurs diocèses ont ouvert leurs archives, publiant les noms de prêtres ayant été visés par "des accusations crédibles" d'abus sexuels sur mineurs. Dernier en date : le diocèse de Brooklyn a publié vendredi une liste des 108 prêtres mis en cause au cours de ses 166 ans d'existence. Mercredi, les diocèses du New Jersey ont rendu publics près de 200 noms. Comme pour chaque liste, une partie des personnes accusées sont décédées, ont quitté le clergé ou ont été jugées. Plusieurs voix se sont élevées pour interroger la valeur des listes proposées. La procureure de l'Illinois a ainsi accusé fin décembre le clergé local d'avoir publié une liste (de 185 noms) omettant "les accusations contre au moins 500 prêtres" supplémentaires.