Brexit : Merkel juge possible un accord avec Boris Johnson dans les 30 jours

Après Angela Merkel mercredi, c'est Emmanuel Macron qui recevra Boris Johnson jeudi.
Après Angela Merkel mercredi, c'est Emmanuel Macron qui recevra Boris Johnson jeudi. © John MACDOUGALL / AFP
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avec AFP
À la veille d'une rencontre entre Emmanuel Macron et Boris Johnson à Paris, la négociation est plus vive que jamais entre le Premier ministre britannique et les dirigeants européens.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé possible de parvenir dans les "trente jours" à un accord négocié pour une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE contournant le blocage autour du mécanisme de "filet de sécurité", en recevant mercredi son homologue britannique Boris Johnson.

"Pourquoi pas ?"

Ce mécanisme controversé a été jusqu'ici conçu comme police d'assurance jusqu'à ce que le Royaume-Uni et les 27 trouvent une solution pour définir leurs relations futures et ce dans un délai de deux ans. "Mais on peut-être y arriver dans les 30 prochains jours, pourquoi pas ?" et alors le filet de sécurité serait inutile, a dit Angela Merkel, en appelant à "faire des efforts pour y parvenir".

"Aujourd'hui, le scénario central du Brexit est celui du no-deal", a indiqué plus tôt l'Élysée, à la veille d'une rencontre entre Emmanuel Macron et Boris Johnson à Paris. "Il y a une fermeté européenne sur les principes", notamment sur le backstop (en Irlande), "mais il y a la volonté de discussion avec le Royaume-Uni sur beaucoup de points", dont la relation future entre Londres et l'Union européenne, a précisé la présidence française. 

Emmanuel Macron devrait réaffirmer cette position en recevant jeudi à déjeuner Boris Johnson.

Le filet de sécurité au cœur des négociations

Dans une lettre adressée lundi à Donald Tusk, président du Conseil européen, Boris Johnson a réaffirmé son opposition à l'accord négocié par le gouvernement de Theresa May avec Bruxelles et notamment à la disposition controversée sur l'Irlande, dite "backstop", ou filet de sécurité. Pour l'Élysée, "le backstop est une police d'assurance" et "un élément indispensable d'un accord" car il s'agit d'"assurer la paix et la stabilité en Irlande, et l'intégrité du marché européen".

Dans sa lettre à Donald Tusk, Boris Johnson qualifie le "backstop" d'"antidémocratique" et l'accuse d'empêcher son pays de mener une politique commerciale indépendante des règles de l'UE. La Grande-Bretagne "ne peut accepter" en l'état l'accord actuel de divorce avec l'Union européenne, a-t-il encore prévenu mercredi soir à Berlin, réclamant la suppression du mécanisme controversé de "filet de sécurité".

L'Élysée a par ailleurs réaffirmé que, même en cas d'absence d'accord, la facture de 39 milliards de livres (43 milliards d'euros) que Londres doit à l'EU dans le cadre du Brexit, restera due. "Les obligations financières demeurent" même dans ce scénario, a souligné la présidence.