Brexit : Cameron "consterné" par les arguments sur le "danger" turc

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avec AFP
L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin : 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque.

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "consterné" vendredi par les avertissements qu'ont adressés les partisans d'un retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne sur le danger que représenterait selon eux une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.

Une offense pour les musulmans. "Nombre de musulmans britanniques seront offensés par la manière dont ils tentent d'effrayer les gens. Je pense que c'est un signe de désespoir" de ceux qui agitent notamment le spectre de l'installation de millions de Turcs en Grande-Bretagne si celle-ci restait dans l'UE, a déclaré David Cameron au journal en ligne Muslim News. "Dépeindre les Turcs comme des criminels ou des terroristes est franchement consternant", a ajouté le chef du gouvernement, qui fait quant à lui campagne pour le vote en faveur du maintien de son pays dans l'Union européenne au référendum du 23 juin.

Des affiches chocs. Des partisans du "Brexit" ont suggéré que la sécurité de la population serait menacée du fait que les taux de criminalité et de détention d'armes sont plus élevés en Turquie. Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé lundi une affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise de porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions d'habitants) rejoint l'UE". "Cela prendrait des décennies avant qu'on ne se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne", avait rétorqué dimanche dernier David Cameron aux défenseurs de telles thèses.

Actuellement, environ 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque, selon le ministère de l'Intérieur. L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin. La question d'une intégration de la Turquie à l'UE est revenue au premier plan après le récent accord sur les migrants conclu avec Bruxelles, qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres d'adhésion à l'Union européenne.