Belgique : un policier suspendu après la mort d'une étudiante française

Le meurtrier présumé s'était présenté nu devant la victime il y a trois ans, selon plusieurs journaux belges. (Illustration)
Le meurtrier présumé s'était présenté nu devant la victime il y a trois ans, selon plusieurs journaux belges. (Illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
Une jeune étudiante française à la faculté vétérinaire de Liège avait été retrouvée morte poignardée dans son logement le 9 octobre dernier.

Un policier belge a été suspendu lundi après la mort d'une étudiante française à Liège, dans l'est de la Belgique, a annoncé lundi la police de cette ville dans un communiqué. Les autorités locales et la police ont reconnu une erreur de traitement d'une plainte déposée par la victime deux ans avant sa mort, dans laquelle elle avait fait état d'avances sexuelles déplacées de la part de son futur meurtrier.

Louise Lavergne, 24 ans, originaire du Mans (ouest de la France), étudiante à la faculté vétérinaire de Liège, avait été retrouvée morte poignardée dans son logement le 9 octobre. Un de ses voisins d'immeuble, un homme de 54 ans déjà condamné pour des faits de viol en 2004 et 2006, selon les médias, a été interpellé dès le lendemain, en raison notamment de la présence d'une chaussette tachée de sang dans une poubelle lui appartenant. Il a été mis en examen et écroué mercredi dernier.

L'homme a formulé "d'amers regrets" à la famille de la victime. Lundi, au bout du délai de cinq jours prévu par la loi belge, s'est tenue la première audience sur la prolongation de sa détention devant une juridiction d'instruction. À cette occasion, le meurtrier présumé "est sorti de son mutisme et de son impassibilité (…) en articulant d'amers regrets mais également en formulant des excuses, officiellement, à l'endroit de la famille de la victime", a expliqué son avocat à la chaîne publique RTBF.

"Il résume toujours son forfait, ses actes en disant qu'il a agi (…) sous l'emprise d'une sorte de coup de folie, qu'il a cédé à un coup de sang", a poursuivi Me Dessy. "L'enquête dira si mentalement il était en état de gérer, de dominer, de résister à ses impulsions criminelles, l'attente persistante et récurrente (étant) éventuellement à l'origine du passage à l'acte", a-t-il ajouté.

Elle avait fait de comportement déplacé en 2015. Le meurtrier présumé, qui au moment des faits était en liberté conditionnelle sous surveillance électronique, avait tenté il y a trois ans de séduire sa jeune voisine en lui faisant parvenir une lettre enflammée et en s'exhibant nu devant elle, selon plusieurs journaux. Elle avait fait état de ce comportement déplacé en février 2015 devant un policier de Liège qui avait alors rempli "une fiche d'information, alors que les faits justifiaient de rédiger un procès-verbal". À cause de cette faute, le signalement n'est pas remonté au niveau judiciaire. À l'époque le parquet aurait pu avoir accès aux antécédents de l'homme.