Belgique : des gardiens de prison en grève forcent les portes du ministère

Les manifestants ont pénétré et saccagé le ministère de la Justice belge.
Les manifestants ont pénétré et saccagé le ministère de la Justice belge. © THIERRY ROGE / BELGA / AFP
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avec AFP , modifié à
Les gardiens de prisons belges réclament depuis trois semaines des moyens supplémentaires face à la surpopulation des centres pénitentiaires. 

Des dizaines de gardiens de prison en grève ont pénétré de force mardi dans les locaux du ministère de la Justice à Bruxelles, d'où ils ont été évacués sans ménagement par les forces de l'ordre, a rapporté l'agence de presse Belga, sur fond d'impasse persistante dans les négociations après trois semaines de conflit. Les gardiens de prison du sud de la Belgique et de Bruxelles ont entamé le 25 avril une grève pour réclamer des moyens supplémentaires, la situation dans les prisons, déjà surpeuplées, ne cessant de se dégrader.

Matraques et gaz lacrymogène. Au total, un millier d'agents pénitentiaires et de militants syndicaux ont manifesté mardi matin dans la capitale belge. Ils se sont d'abord arrêtés devant le siège du Mouvement Réformateur (MR), le parti libéral du Premier ministre Charles Michel, où ils ont bruyamment manifesté, à coups de pétards et de sifflets. Ils sont ensuite allés vers le cabinet du ministre de la Justice, Koen Geens, situé à une centaine de mètres. Des manifestants ont alors réussi à forcer la porte d'entrée et plusieurs dizaines d'entre eux se sont engouffrés dans le bâtiment.

Ils en ont été délogés en une vingtaine de minutes par des policiers qui ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène, selon l'agence de presse belge. "Le cordon de sécurité a été rompu et des manifestants sont rentrés par la force dans le bâtiment, obligeant le personnel à se mettre à l'abri. L'accueil du bâtiment a été complètement saccagé", a expliqué le plus haut fonctionnaire du ministère, Jean-Paul Janssens, cité par Belga.

Appel au calme. Une représentante du premier syndicat du pays, la CSC, a "condamné" cette action sur la télévision publique RTBF, tandis qu'un responsable du syndicat socialiste FGTB a appelé "au calme" sur la même chaîne. "Nous étions disposés à recevoir une délégation, mais ils n'ont plus voulu nous voir après" avoir recouru à "la force brute" et l'évacuation qui a suivi, a expliqué Koen Geens à la RTBF. "Mais le dialogue continue", a assuré le ministre de la Justice. Un protocole d'accord entre Koen Geens et les syndicats a été massivement rejeté il y a une semaine et la situation semble depuis lors figée.