biélorussie 1:16
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avec AFP , modifié à
Malgré l'impressionnant déploiement des forces de l'ordre et de l'armée dans la capitale, les Bélarusses ont de nouveau répondu en masse dimanche à l'appel de l'opposition pour défiler dans les rues de Minsk contre le président Alexandre Loukachenko.

Les Bélarusses ont de nouveau répondu en masse dimanche à l'appel de l'opposition pour défiler dans les rues de Minsk contre le président Alexandre Loukachenko, malgré l'impressionnant déploiement des forces de l'ordre et de l'armée dans la capitale.

Plus de 100.000 manifestants

Plus de 100.000 personnes ont rejoint le centre-ville par cortèges avant de se réunir devant le palais de l'Indépendance, siège de la présidence, selon des journalistes qui estiment que la foule était plus imposante encore que lors des précédents dimanches. Le chef de l'Etat de 66 ans, au pouvoir depuis 26 ans et dont la réélection du 9 août est contestée, continue lui d'exclure tout dialogue et recherche le soutien de Moscou. 

Parfois au son des tambours, toujours drapés des couleurs rouges et blanches de l'opposition, les manifestants sont partis en début d'après-midi des différents quartiers de Minsk pour se réunir progressivement, criant des slogans comme "Tribunal!" ou "Combien vous payent-ils?" à destination des forces de l'ordre. "Malgré la pluie et les pressions des autorités, malgré la répression, beaucoup plus de gens sont venus à Minsk que dimanche dernier", a déclaré à l'AFP une figure majeure de l'opposition, Maria Kolesnikova : "Je suis convaincue que les manifestations continueront jusqu'à ce que nous gagnions".

Environ 250 arrestations dans tout le pays

Comme la semaine dernière, les forces de l'ordre avaient été déployées en masse, avec l'armée et des véhicules blindés autour de bâtiments stratégiques. Les stations de métro étaient fermées avec des barrières et des barbelés. Environ 250 personnes ont été arrêtées dans le pays dont près de 175 à Minsk, selon l'ONG Viasna. La porte-parole du ministère de l'Intérieur a refusé de confirmer de tels chiffres.

En début de soirée, alors que les manifestants évacuaient progressivement les environs du palais de l'Indépendance, des images montraient des hommes cagoulés, en civil et armés de matraques circulant dans le centre-ville et pourchassant des manifestants.

D'autres manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, notamment à Grodno (ouest) ou Brest (ouest) où des arrestations ont eu lieu. "Pourquoi le président légalement élu se trouve réfugié à l'étranger?", demandait Nikolaï Diatlov, employé de banque de 32 ans, faisant référence à la cheffe de file de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui a trouvé refuge en Lituanie sous la pression après l'élection.
"J'ai été choqué par la détention et les passages à tabac de citoyens pacifiques (...) Je suis pour de nouvelles élections parce qu'aucun de mes amis n'a voté pour Loukachenko", déclarait de son côté Nikita Sazanovitch, 28 ans.