Aux funérailles de Déby, Macron assure la junte de son soutien pour la "stabilité" du Tchad

Emmanuel Macron était présent aux funérailles d'Idriss Déby (photo d'illustration).
Emmanuel Macron était présent aux funérailles d'Idriss Déby (photo d'illustration). © STEPHANE MAHE / POOL / AFP
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avec AFP
Les funérailles d'Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans, ont eu lieu vendredi à N'Djamena. Emmanuel Macron, présent sur place, a salué la mémoire de ce fidèle allié de la France dans la lutte contre les djihadistes au Sahel, tout en promettant qu'il soutiendrait la "stabilité" du pays. 

Aux funérailles vendredi d'Idriss Déby Itno à N'Djamena, la France a promis son soutien à la junte militaire dirigée par le fils du défunt président tchadien pour préserver la "stabilité" de son allié dans la lutte contre les djihadistes au Sahel. Idriss Déby, qui a mené le pays d'une main de fer pendant 30 ans, est mort lundi, selon la présidence tchadienne, à 68 ans, des suites de blessures subies au front dans le nord du Tchad contre des rebelles. Ces mêmes rebelles, que l'armée dit avoir mis en déroute, ont toutefois juré de reprendre leur offensive sur N'Djamena.

Le fils du défunt Maréchal Déby, Mahamat Idriss Déby, général de corps d'armée à 37 ans et jusqu'alors commandant de la Garde républicaine, la redoutable garde prétorienne du régime, est le nouvel homme fort du Tchad, entouré des plus fidèles des généraux de son père. Il dispose des pleins pouvoirs mais a promis de nouvelles institutions après des élections "libres et démocratiques" dans un an et demi.

Une douzaine de chefs d'Etat présents

Pour de nombreux opposants, dont les plus farouches étaient régulièrement victimes d'intimidations et de violences, cette prise de pouvoir n'est rien d'autre qu'un "coup d’État institutionnel". Juste avant la cérémonie, le président français Emmanuel  Macron et les quatre autres chefs d'Etat du G5 Sahel (dont Idriss Déby Itno assurait la présidence tournante) qui ont formé une force militaire soutenue par Paris pour combattre les djihadistes, ont témoigné au jeune général Déby leur "unité de vue" et leur "soutien  commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région".

Une douzaine de chefs d'État étaient réunis sur la place de la Nation, au cœur de N'Djamena, où le cercueil recouvert du drapeau tchadien est arrivé à bord d'un pick-up entouré de motards, rapportent des journalistes de l'AFP sur place. Vingt-et un coups de canon ont été tirés et les honneurs militaires ont été rendus à celui qui a été élevé au rang de Maréchal du Tchad le 11 août dernier. 

Le Tchad, solide allié de la France dans la lutte contre les djihadistes au Sahel

Parmi les chefs d'Etat et de gouvernement, Emmanuel Macron, assis au plus près du jeune général Mahamat Déby, était le seul Occidental. Autour d'eux, les quatre autres pays du G5 Sahel, qui ont formé une force militaire anti-djihadiste épaulée par la France : Mali, Niger, Burkina Faso et Mauritanie. Emmanuel Macron avait rencontré la veille en aparté, à peine descendu de son avion, le nouvel homme fort du Tchad. Un signe pour l'opposition et les experts : la France, qui a sauvé militairement au moins à deux reprises le régime de feu Idriss Déby menacé par des rebelles, en 2008 et 2019, semble maintenir son soutien à son successeur.

"La France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui, ni demain, remettre en cause la stabilité et l'intégrité du Tchad", a promis Emmanuel Macron dans son oraison funèbre. "Cher Président, cher Maréchal, cher Idriss (...) vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat, les armes à la main", a-t-il poursuivi. Mais, à l'attention du Conseil Militaire de Transition( CMT) présidé par le jeune général Mahamat Déby, il a appelé à promouvoir la "stabilité, l'inclusion, le dialogue, la transition démocratique".

Paris a installé le QG de Barkhane, sa force antidjihadiste au Sahel, au Tchad, son plus solide allié contre les jihadistes dans la région. Depuis son arrivée au pouvoir par les armes en 1990, avec l'aide de Paris, Idriss Déby avait toujours pu compter sur l'ancienne puissance coloniale.