Les démocrates américains ont présenté un projet de loi visant à réformer les forces de l'ordre. (Image d'illustration) 1:43
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Xavier Yvon, édité par Romain David
Plus de deux semaines après le vaste mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières qui a embrasé les Etats-Unis, les membres démocrates du Congrès ont dévoilé un projet de loi pour réformer les forces de l'ordre à l'échelon fédéral. De leur côté, les républicains devraient également faire des propositions.

Et maintenant que George Floyd a été enterré, que va-t-il se passer aux Etats-Unis ? Le frère de ce père de famille noir, qui est mort asphyxié sous le genou d’un policier blanc fin mai, a lancé mercredi un vibrant appel devant le Congrès, implorant les élus de "mettre un terme à la souffrance" des Afro-Américains et d'adopter des réformes significatives de la police. "Adoptez les réformes nécessaires pour faire en sorte que les forces de l'ordre soient la solution, et non le problème", a-t-il lancé.

"Il nous faut des standards nationaux pour réglementer l’usage de la force"

À Houston, où George Floyd a grandi, le maire vient d’annoncer l’interdiction des prises d’étranglement pour les policiers. Les mêmes mesures ont été prises à Los Angeles ou à New York. Car aux Etats-Unis, la police dépend d’abord des autorités locales,et c’est bien là le problème explique Art Acevedo, le charismatique chef de la police de Houston, qui était notre invité la semaine dernière. "Nous avons 18.000 services de police dans le pays, 18.000 manières de faire, 18.000 politiques différentes...", relève-t-il. "Il est temps pour le pays et le Congrès de reconnaître qu’il nous faut des standards nationaux pour réglementer l’usage de la force."

Les élus prêts à prendre un "tournant historique" ?

C’est précisément ce qu’il y a dans la proposition de loi présentée par les démocrates du Congrès, comme Al Green, le représentant noir du Texas. "Je suis d’accord avec ceux qui disent qu’on ne peut pas légiférer sur la moralité, mais vous pouvez légiférer sur le comportement. Nous pouvons faire des lois qui influenceront les comportements", soutient-il. "Par exemple : en finir avec cette possibilité pour un policier viré pour comportement criminel de retrouver du travail dans un autre service de police !"

Et l’élu insiste : "c’est à nous de faire de ce moment un tournant historique". Même les Républicains du Congrès travaillent de leur coté à des propositions. Le seul qui ne s’est pas encore engagé à réformer la police, c’est Donald Trump. Il pourrait toutefois faire des annonces jeudi, à l’occasion d’un déplacement à Dallas.