Attentat du Bardo : la famille d'une victime attaque l’Etat tunisien

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© AFP/FADEL SENNA
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Jean-Sébastien Soldaïni et C.P.-R. , modifié à
La famille d’une victime française de l’attaque ayant frappé ce musée de Tunis, en mars dernier, estime qu’il y a eu négligence de la part de la Tunisie et veut porter plainte. 

C’est une famille en colère. Près de cinq mois après l’attaque par un commando djihadiste, du musée du Bardo, les proches de l’une des 22 victimes ont décidé de porter plainte contre la Tunisie. L’entourage d’Huguette, tuée de quatre balles de kalachnikov, pointe du doigt le manque de sécurité dans le musée de la capitale tunisienne, comme le rapporte RTL.

Des failles au niveau de la sécurité. Car le 18 mars dernier, au moment où les tireurs se sont engouffrés par le parking du Bardo, le dispositif de sécurité était plus que léger, selon les témoignages sur le déroulé de l’attaque.

Sur les quatre gardes affectés, trois en pause. En temps normal, quatre gardes armés seulement sont censés être disposés devant les différentes entrées. Mais, ce jour-là, l’un d’eux était absent. Malade, il n’a pas été remplacé. Quant aux trois autres gardes, ils étaient en pause à la buvette du bâtiment qui abrite également le parlement tunisien, au moment de l'attaque revendiquée par l'Etat islamique.

"Excuses et réparation". C’est la raison pour laquelle l’avocat de la famille, Me Philippe de Veulle, met en cause la responsabilité de l’Etat tunisien, particulièrement dans un pays où le risque terroriste est connu. "S’il y avait eu des gardes, peut-être y aurait-il eu moins de victimes. Peut-être même pas de morts", dénonce-t-il au micro d’Europe 1 avant d’ajouter : "Un établissement comme le Bardo mérite au moins un escadron, une quarantaine d’hommes armés. Or, là, ils n’étaient même pas là."

Le Maroc comme exemple. Pour Me de Veulle, il n’y a donc pas de doute : "La négligence et la responsabilité des Tunisiens est bien présente. J’aimerais des excuses et une réparation, bien évidemment." Et l’avocat de souligner qu’après l’attentat de Marrakech ayant frappé la place touristique Jamaâ El Fna et fait 17 morts, dont huit Français, le 28 avril 2011, "le roi du Maroc a dédommagé les victimes de son fait". "Je pense que la Tunisie devrait suivre l’action du Maroc", conclut le conseil qui espère désormais que d’autres familles se manifesteront en Italie, en Espagne ou encore en Angleterre.