Attentat de Berlin : comment Anis A., face caméra, a signé son geste

Quelques minutes après l'attaque du marché de Noël, Anis A. a utilisé la caméra de surveillance d'une gare pour signer son geste.
Quelques minutes après l'attaque du marché de Noël, Anis A. a utilisé la caméra de surveillance d'une gare pour signer son geste. © JOHN MACDOUGALL / AFP
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Hélène Kohl, édité par A.H. , modifié à
Anis A. a revendiqué son attaque en regardant fixement une caméra de surveillance et en pointant l'index vers le ciel juste après son forfait. 

La vidéo fait froid dans le dos. Quelques minutes seulement après l'attaque d'un marché de Noël à Berlin le 19 décembre, les caméras de surveillance de la gare de Zoo, située à quelques centaines de mètres de là, captent une étrange scène : le manège d'un jeune Maghrébin.

Un index pointé vers le ciel. Visiblement, l'homme a parfaitement conscience qu'il est filmé, selon le parquet fédéral allemand. Il se tourne volontairement vers une des caméras de surveillance et, d’un air de défi, fixe l’objectif avant de lever un index vers le ciel, le signe des combattants du groupe Etat islamique. Les enquêteurs allemands sont absolument certains qu’il s'agit d'Anis A..

Signer son geste avant de disparaître. Sur ces images glaçantes, le Tunisien apparaît calme, confiant. Il prend le temps d'exécuter ses gestes, tranquillement. Pourtant, à cet instant, Anis A. vient à peine de lancer son camion sur la foule du marché de Noël, où il vient de semer le chaos et la mort. Selon les enquêteurs, le terroriste tenait à revendiquer son attaque, à signer son geste, avant de s'évaporer dans la nature. La cavale d'Anis A. a duré 40 heures, au cours desquelles il est passé par la France, la Belgique, les Pays-Bas avant d'être abattu en Italie. Une fuite dont les enquêteurs ne connaissent que peu d'éléments. Ces heures sont pourtant cruciales puisque le terroriste aurait pu profiter de complicités sur le sol allemand.