Argentine : les Grands-mères de la Place de mai retrouvent un petit enfant

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La place de Mai en Argentine © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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N.M. avec AFP
Ces petits enfants ont été arrachés à leurs parents sous la dictature argentine pour être adoptés par des dignitaires de régime.

Le 118e petit-enfant porté disparu sous la dictature argentine (1976-1983) a été retrouvé grâce aux effort des Grands-mères de la Place de mai, qui en ont fait l'annonce jeudi. "Nous annonçons avec joie avoir retrouvé le petit-enfant numéro 118", a affirmé dans un communiqué l'organisation présidée par Estela Carlotto, sans révéler son identité avant qu'une conférence de presse puisse être organisée autour de la famille réunie.

30.000 morts ou disparus. Les Grands-mères de la Place de mai s'activent depuis des années à rechercher ces petits-enfants portés disparus. Elles estiment que 500 bébés d'opposants politiques, enlevés à leur mère ou nés en captivité, ont ensuite été adoptés par des dignitaires du régime militaire, responsable de 30.000 morts ou disparus selon les organisations de défense des droits de l'homme.

Le 117e petit enfant révélé en août. La découverte du 117e petit-enfant, une fille, avait été annoncée le 31 août dernier, mais c'est seulement le 16 octobre que Claudia, une femme de 37 ans, avait été présentée en conférence de presse aux côtés de ses grands-parents biologiques, à Mendoza, à 1.000 kilomètres à l'ouest de Buenos Aires. Claudia était en fait la fille volée au couple formé par Walter Dominguez et Gladys Castro, capturés en décembre 1977 par les militaires et portés disparus depuis.

Défier les militaires. Les Grands-mères de la Place de mai, organisation emblématique en Argentine, avaient vécu une grande émotion, avec un fort impact médiatique international, quand avait été retrouvé en août 2014 le petit-fils de sa dirigeante historique, Guido Montoya Carlotto, lui aussi volé sous la dictature. Estela Carlotto, 85 ans, est une figure historique du mouvement de femmes argentines ayant eu le courage de défier les militaires au plus fort de la répression et de manifester devant le palais présidentiel pour réclamer leurs enfants ou petits-enfants.