Antisémitisme en Europe : «il y a une responsabilité des dirigeants», selon Muriel Ouaknine-Melki

À quelques jours de la reconnaissance d'un Etat palestinien par plusieurs pays occidentaux dont la France, les boycotts anti-israéliens se multiplient en Europe. Récemment, cinq chercheurs ont annulé leur venue à un colloque sur l'histoire du judaïsme en France, assimilant une telle participation israélien. Mais ce phénomène gagne plusieurs pays du Vieux continent ces derniers jours. 

"On voit directement les actes antisémites augmenter"

Il y a quelques jours à Venise, en Italie, un couple de touristes américains de confession juive a été encerclé et battu par une dizaine de nord-africains criant "free Palestine". Des agressions antisémites alimentées par un rejet d'Israël. En Belgique, un festival a annulé le concert du Philharmonique de Munich dirigé par un chef israélien au prétexte qu'il n'a pas pris une position claire sur la guerre à Gaza. La ministre flamande de la Culture a approuvé cette décision.

Et ces prises de position par des dirigeants européens sont dangereuses, selon Muriel Ouaknine-Melki, présidente de l'Organisation Juive Européenne (OJE). "Il y a une responsabilité, que ce soit pour les dirigeants français ou européens, dans les propos qu'ils tiennent à l'encontre de l'Etat d'Israël. Dans la véhémence de leurs propos, dans le mauvais timing qu'ils empruntent pour faire des déclarations, je le dis et redis, il y a des conséquences derrière", dénonce-t-elle. 

Pour Muriel Ouaknine-Melki, "on voit directement les actes antisémites augmenter". Les propos hostiles envers Israël se multiplient, même dans le sport. En plein tour d'Espagne, perturbé quotidiennement par des manifestations pro-palestiniennes visant l'équipe cycliste Israël-Premier Tech, le gouvernement espagnol a jeté de l'huile sur le feu. Il appelle les instances sportives à traiter l'Etat hébreu comme la Russie, autrement dit, à exclure les équipes israéliennes des compétitions internationales.