Des milliers de tracteurs paralysent les rues allemandes. 1:24
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Tatiana Geiselmann
Des milliers de tracteurs paralysent les rues allemandes. Depuis une dizaine de jours, le monde agricole veut maintenir la pression sur le gouvernement. Mais dans cette foule en colère, il y a désormais également des artisans et des commerçants. De quoi faire redouter au pouvoir en place un mouvement semblable à celui qu'a connu la France avec les gilets jaunes. L'envoyée spéciale d'Europe 1 s'est rendue à Kiel.

C'est une colère qui monte depuis presque une dizaine de jours en Allemagne. Celle des agriculteurs vent debout contre la suppression annoncée d'un avantage fiscal sur le carburant de leurs engins agricoles. Selon un sondage publié outre-Rhin, sept Allemands sur dix soutiennent ce mouvement de révolte, désormais rejoint par des artisans et des commerçants. L'envoyée spéciale d'Europe 1 s'est rendue à Kiel pour les rencontrer.

"Ca concerne toute la population"

Tenedina, attachée commerciale dans une entreprise de transport, fait partie des soutiens à ce mouvement. "Je trouve ça bien qu'eux au moins aient osé manifester. Ils ne devraient pas être les seuls dans la rue, ça concerne toute la population. Dans le domaine du transport par exemple, il y a plein de soucis. Il faudrait plus d'argent de la part de l'Etat", affirme-t-elle. 

 

Un avis partagé par Yann, qui travaille justement comme manutentionnaire dans une entreprise de transport. Lui est même venu la semaine dernière sur son jour de congé, se joindre aux agriculteurs, unis autour d'un rond-point de Kiel. "Il n'y a pas que les paysans qui sont en grève. Il y a aussi les chauffeurs de poids lourds, les ouvriers, les logistiques, les médecins... Tout le monde en Allemagne est furax." 

"L'argent manque"

La raison ? L'inflation et le délitement des services publics, selon Marina. "Quand on fait ses courses ou le plein, on voit bien que l'argent manque. Et puis les hôpitaux ferment, les trains ne sont pas à l'heure... C'est un tout", explique-t-elle avant de poursuivre : "Rien ne va parfaitement."

Comme beaucoup d'Allemands, cette secrétaire médicale souhaite la démission du gouvernement de coalition d'Olaf Scholz.