Abus sexuels : Gina Lollobrigida, elle aussi victime, dénonce le déballage

Gina Lollobrigida, ANDREAS SOLARO / AFP 1280
Gina Lollobrigida a raconté avoir été victime d'agressions sexuelles mais estimé qu'il fallait "avoir le courage" de les dénoncer sur le moment. © ANDREAS SOLARO / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
"Il me semble qu'en parler maintenant est un peu une manière de chercher la publicité", a déclaré l'ancienne sex-symbole, âgée aujourd'hui de 90 ans.

L'actrice italienne Gina Lollobrigida a raconté avoir été victime d'agressions sexuelles mais estimé qu'il fallait "avoir le courage" de les dénoncer sur le moment, et non des années plus tard. "Il me semble qu'en parler maintenant est un peu une manière de chercher la publicité", a déclaré l'ancienne sex-symbole, âgée aujourd'hui de 90 ans, interrogée sur les scandales sexuels qui secouent l'industrie du cinéma, lors d'une émission de télévision diffusée mercredi soir.

"Même moi je n'ai pas eu ce courage. Je me suis tue." "Il fallait avoir le courage" de dénoncer les faits sur le moment, "mais même moi je n'ai pas eu ce courage. Je me suis tue, je n'ai rien dit", a-t-elle ajouté. S'exprimant avec peu de mots et une grande dignité, elle a expliqué avoir subi à deux reprises dans sa vie des agressions sexuelles "assez graves", de la part d'un étranger et d'un Italien.

"La première fois, j'étais innocente, je ne connaissais pas l'amour, je ne connaissais rien. Donc, c'était grave. Et la personne était très connue. J'avais 19 ans, j'allais encore au lycée", a déclaré l'actrice née en 1927. "La seconde fois, il vaut mieux ne pas en parler", a-t-elle ajouté, révélant juste que c'était après son mariage en 1949 avec le médecin Milko Skofic, dont elle a eu un fils avant de divorcer 20 ans plus tard. "Les agressions sexuelles, quand il s'agit de plus, cela reste en toi et cela marque ton caractère. C'est quelque chose que tu ne peux pas retirer de toi. Cela reste en toi. Tes actions sont toujours soumises à ce souvenir terrible", a-t-elle confié.

Les langues se délient. Un mois après les révélations du New York Times et du New Yorker sur le producteur déchu Harvey Weinstein, accusé depuis par une centaine d'actrices ou ex-collaboratrices de harcèlement, agression sexuelle ou viol, les langues se sont déliées et d'autres idoles sont tombées. En Italie, plusieurs actrices ont pris la défense du réalisateur Giuseppe Tornatore, auteur de Cinema Paradiso en 1988, Oscar du meilleur film étranger en 1990, accusé d'avoir importuné une actrice il y a 20 ans, ce qu'il a démenti.