Les militants pro-Brexit espéraient que l'accord de Theresa May serait voté par les députés. 2:15
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Jean-Sébastien Soldaïni avec Antoine Terrel
Les députés britanniques ont rejeté vendredi pour la troisième fois l'accord de Brexit négocié par Theresa May. Pour le plus grand malheur des partisans d'une sortie de l'Union européenne.
REPORTAGE

C'est une nouvelle défaite pour les partisans du Brexit. En recalant vendredi pour la troisième fois le Traité de retrait de l'UE de la Première ministre Theresa May, les députés britanniques laissent le Royaume-Uni se rapprocher d'une sortie de l'UE sans accord... ou d'un nouveau report du Brexit. À Londres, le coup était rude pour les militants rassemblés devant le parlement de Westminster, qui espéraient enfin un dénouement à ce feuilleton qui déchire le pays, et la nouvelle a été accueillie dans un lourd silence.

"C'est très décevant". "Je ne sais même plus où nous en sommes. c'est très décevant", regrette Johanna, comme assommée. "Je travaille dur pour mon pays, je suis une bonne citoyenne et mon vote est ignoré. On ne voulait absolument pas se retrouver dans une telle situation". 

"Nous sommes des lions gouvernés par des ânes". Robert, lui, a un temps pensé que ce jour symbolique allait enfin décider les députés à voter pour l'accord, le 29 mars étant la date officielle du Brexit à l'origine. "Le monde qui nous regarde doit se dire : 'ce pays est vraiment stupide'". Et de poursuivre : "Nous sommes des lions gouvernés par des ânes. Après ce vote, on part de l'UE sans accord, il faut des élections anticipées, il n'y a plus que ça qui puisse honorer la parole du peuple". 

Alors que ce refus rend la situation de Theresa May, qui avait promis mercredi qu'elle quitterait ses fonctions si son texte était approuvé, encore plus précaire, Robert est sévère envers la Première ministre. Selon lui, la conservatrice, qu'il n'appelle plus Theresa mais "Treason" (trahison), entretient volontairement le chaos politique. Plus d'une heure après l'annonce, la majorité des militants présents s'étaient dispersés, mais certains étaient en train de se réunir sur une pelouse à proximité de la Chambre des Communes, où ils envisagent de passer la soirée.