Violée et forcée d'épouser son agresseur

Gulnaz a été libérée jeudi de prison. Incarcérée pour adultère, elle devra épouser son agresseur.
Gulnaz a été libérée jeudi de prison. Incarcérée pour adultère, elle devra épouser son agresseur. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Une afghane a été libérée jeudi. Incarcérée pour adultère, elle devra épouser son agresseur.

Quelque 5.000 personnes avaient signé une pétition demandant la libération de Gulnaz, en Afghanistan. Violée à l'âge 19 ans par le mari de sa cousine, cette jeune afghane purgeait une peine de 12 ans de prison pour adultère. Jeudi, le président afghan Hamid Karzaï a ordonné sa libération. Gulnaz aura passé deux ans dans une cellule à Kaboul avec sa petite fille, née à la suite de son viol.

Elle devra épouser son agresseur

Le calvaire de Gulnaz ne va malheureusement pas s'arrêter à sa sortie de prison. Réunis par Hamid Karzaï, les responsables judiciaires ont décidé de gracier cette femme, a indiqué un porte-parole de la présidence afghane, Aimal Faizi. Mais pour retrouver son honneur, "elle devra épouser son violeur", a-t-il ajouté. Une décision permettant d'éviter que Gulnaz ne soit mis en danger après sa libération, "en raison de la stigmatisation qui frappe les femmes victimes de viols dans ce pays", a encore expliqué le porte-parole. "Elle a consenti à cette union, seulement si la soeur (de son agresseur) épousait son frère" à elle, a-t-il ajouté, expliquant que cette exigence visait à s'assurer que son époux ne l'agresserait pas à l'avenir. Aimal  Faizi a assuré que sa libération était indépendante de sa décision d'accepter de se marier.

Des conditions toujours difficiles pour les afghanes

L'histoire de Gulnaz montre que 10 ans après la chute des talibans, la condition des afghanes est encore loin d'être enviable. Le représentant de l'Union Européenne à Kaboul dit espérer que toutes les femmes dans des cas similaires bénéficient de la même clémence. Selon un récent rapport commun de la Mission de l'ONU en Afghanistan (Unama) et du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, aucune statistique officielle n'est disponible sur les cas de violences contre les femmes, et la plupart ne sont pas signalés.

Dimanche dernier, une adolescente de 17 ans était aspergée d'acide dans le nord du pays par des hommes masqués qui ont également agressé sa famille. Son père a accusé un potentat local, à qui la famille avait refusé la main de la jeune fille, d'être à l'origine de l'agression.