Un spray nasal contre le suicide des soldats

Chez les soldats américains en Afghanistan, le suicide est plus meurtrier que les attaques des talibans.
Chez les soldats américains en Afghanistan, le suicide est plus meurtrier que les attaques des talibans. © REUTERS
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L'armée américaine veut développer ce traitement pour lutter contre le suicide au sein de ses troupes.

En Afghanistan, les soldats mettant fin à leurs jours sont plus nombreux que ceux tués au combat. Rien que pour cette année, le Pentagone a dénombré en moyenne un suicide par jour. Pour tenter de remédier à ce fléau, l'armée américaine tente de mettre au point un spray nasal qui ferait disparaître les idées noires de ses troupes et permettrait donc d'éviter les suicides, indique The Daily.

Pour cela, l'armée, qui a annoncé que 38 soldats s'étaient suicidés pendant le seul mois de juillet, est prête à mettre les moyens. Elle vient d'octroyer une bourse de 3 millions de dollars, soit 2,4 millions d'euros, à des chercheurs de l'école de médecine de l'Université de l'Indiana, dirigés par le neurobiologiste Michael Kubek. 

Une hormone connue depuis les années 70

Ses équipes travaillent à partir d'une hormone appelée thyréotrope (TRH), dont les effets antidépresseurs sont connus "depuis les années 1970", selon le Dr. Kubek. L'efficacité du produit est avérée, mais la question est de savoir "comment le faire entrer dans le cerveau", explique le scientifique au Daily.

Jusqu'ici, la TRH n'était administrée aux patients que sous forme d'injections lombaires, un traitement très lourd. Mais grâce aux progrès des nanotechnologies, cette hormone pourrait être diffusée dans le cerveau en passant par la cavité nasale, grâce à un spray. 

Des applications dans le civil

"Aujourd'hui, les antidépresseurs utilisés couramment prennent des semaines avant d'avoir un effet", note le Dr Kubel sur CNN, expliquant que la TRH pourrait agir bien plus rapidement. Si la recherche, puis les essais cliniques aboutissent, l'invention pourrait avoir des applications dans le civil.

"Potentiellement, si cela fonctionne, nous aurons un tout nouveau type de pharmacologie", estime le Dr Kubek. Ce spray nasal ne serait toutefois pas une solution miracle, prévient The Daily : une fois administré, en cas d'urgence, il ne pourrait pas remplacer un traitement traditionnel aux antidépresseurs.